Les négociations directes pour un cessez-le-feu au Soudan du Sud devraient démarrer dimanche à Addis-Abeba, entre la délégation du président sud-soudanais Salva Kiir et celle des rebelles de Riek Machar (ancien vice-président) sous l'égide de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). Les négociations directes entre les deux belligérants sud-soudanais, initialement prévues samedi, ont été retardées, faute d'un accord sur l'ordre du jour entre les deux parties, avait déclaré un responsable de l'Autorité intergouvernementale pour le développement plus tôt dans la journée. L'Igad s'est félicitée samedi de l'entame même tardive des négociations indirectes entre les deux parties en conflit au Soudan du Sud, selon un communiqué publié à Nairobi. Le secrétaire exécutif de l'IGAD, Mahboub M. Maalim, tout en saluant l'engagement des deux parties en conflit, a déclaré que le début des négociations constituait une étape importante dans la recherche d'une solution pacifique au conflit au Soudan du Sud. Trois jours de discussions informelles n'ont rien changé à la situation sur le terrain. En effet, des échanges de tirs auraient eu lieu dans la capitale, Juba, dans le quartier du palais présidentiel, non loin du Parlement et des principaux ministères, selon des sources médiatiques. L'ONU n'a pas confirmé de combats dans la ville. Il y aurait peut-être eu en revanche des tirs à deux endroits au sud-ouest de la ville et "une attaque des rebelles serait tout de même une surprise", selon le porte-parole de l'ONU sur place, Joe Contreras. Juba n'était pas menacée dans l'immédiat par les forces fidèles à Riek Machar, basées à 180 kilomètres de là. Les combats se sont poursuivis samedi dans à travers le pays où des affrontements ont été des plus intenses dans la ville de Bor dans l'Etat du Jonglei. L'armée régulière tente de reprendre le contrôle de la ville toujours aux mains des rebelles fidèles à Riek Machar. Des combats ont eu lieu également dans l'Etat d'Unité et dans celui du Nil supérieur, situé au nord du pays. Les violences ont contraint 200 000 civils à quitter leurs foyers ce qui fait craindre le pire, selon les ONG qui qualifient la situation humanitaire de "préoccupante". Le Soudan du Sud est déchiré depuis le 15 décembre par d'intenses combats en raison de la rivalité entre le président Salva Kiir et son ex-vice-président Riek Machar, limogé en juillet. Le conflit aurait déjà fait des milliers de morts et plus de 120.000 déplacés. Quelque 63.000 autres personnes ont trouvé refuge dans plusieurs bases de l'ONU à travers le pays, selon l'ONU.