Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué lundi que l'Algérie n'a pas demandé la suspension ni l'exclusion d'aucun membre de l'Union africaine (UA), ajoutant que le gel de la participation de l'Egypte aux réunions de cette instance était une "mesure préventive" pour encourager le retour à la constitutionnalité. Dans une conférence de presse animée conjointement avec son homologue égyptien Nabil Fahmi, et en réponse à une question d'un journaliste égyptien ayant soutenu que la conduite de l'UA avec l'Egypte suite à la destitution du président Mohamed Morsi constituait un "précédent" et que le gel de la participation de l'Egypte a eu lieu sous la présidence algérienne, le chef de la diplomatie algérienne a considéré que cette lecture était "erronée" et qu'il convenait de la "corriger". "L'Algérie n'a pas participé à la suspension d'aucun Etat africain passant par une situation d'instabilité politique, ni la Mauritanie, ni le Mali, ni le Niger ni aucun autre, de même qu'elle n'a pas exclu l'Egypte ni demandé sa suspension de l'UA dont elle (Algérie) appuie fidèlement la doctrine et les textes", a-t-il expliqué. "L'Algérie n'a aucune leçon à recevoir en la matière", a-t-il insisté ajoutant que les décisions adoptées à l'égard de l'Egypte "relevaient d'une simple mesure préventive" dans l'objectif d'encourager le retour à la constitutionnalité. Il a encore rappelé que parallèlement à la suspension de ses activités dans les organes de l'UA, une commission conjointe présidée par l'ancien président malien Oumar Alfa Konaré a été chargée de suivre les efforts consentis par les Egyptiens en vue du rétablissement de la sécurité dans leur pays. Concernant la réforme de la Ligue arabe, à laquelle l'Algérie ne cesse d'appeler en vue de l'amélioration de ses actions, M. Lamamra a réaffirmé que la position de l'Algérie émanait de son souci de "préserver l'efficience et la crédibilité de cette instance pour qu'elle puisse répondre aux aspirations des peuples et s'engager à respecter la souveraineté des Etats membres". La Ligue arabe reste l'espace de tous les Arabes qui "nourrissent de grands espoirs en celle-ci", a-t-il rappelé, soulignant que cette organisation a été "la première à se solidariser avec notre glorieuse Révolution nationale". S'agissant de la visite effectuée par le chef de la diplomatie égyptienne en Algérie, M. Lamamra a indiqué qu'elle constituait "un saut qualitatif" dans le dialogue et la concertation politiques entre les deux pays et un "renouvellement" de leur volonté commune de coopération et de coordination autour des questions régionales et internationales d'intérêt commun. Il indiqué avoir discuté avec son homologue égyptien de la tenue de la réunion du comité de suivi et de coopération ainsi que la grande commission mixte algéro-égyptienne, présidée par le Premier ministre algérien et son homologue égyptien.