Le Commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, a estimé, dimanche au Caire, que la première réunion conjointe des Conseils arabe et africain de paix et de sécurité, dont les travaux ont pris fin dimanche soir, constituait "une étape déterminante pour promouvoir un concept solide de paix entre les deux parties". Dans une déclaration à l'APS, M. Lamamra a indiqué que cette réunion, décidée par le sommet arabo-africain de Syrte, traduisait la volonté des deux parties de consolider le partenariat stratégique entre les deux ensembles en œuvrant à renforcer la coopération économique tout en prenant en charge les questions de paix et de sécurité. Il a, en outre, précisé que la paix et la sécurité en Afrique et dans le monde arabe étaient indissociables, ajoutant que dans le cadre des défis auxquels fait face le monde aujourd'hui, l'Afrique et le monde arabe n'avaient d'autre choix que de promouvoir ce concept solide de paix et de sécurité. M. Lamamra a indiqué que les conflits et crises qui menacent les deux ensembles sont localisés dans des régions relevant à la fois de l'Afrique et du monde arabe, d'où, a-t-il dit, l'obligation pour les deux parties d'opter pour un concept unifié de paix et de sécurité. Il a, par ailleurs, ajouté que la réunion conjointe qualifiée d'"historique" par le secrétaire général de la Ligue arabe, confirmait le développement de ce concept sur le terrain. M. Lamamra a précisé que cette réunion a passé en revue l'ensemble des conflits, en accordant un intérêt particulier au Soudan, à la Somalie et aux Iles Comores. Les participants ont souligné que le terrorisme et la piraterie constituaient une menace pour les deux parties. Les participants, a-t-il dit, ont accéléré la fondation des relations arabo-africaines au niveau stratégique en prenant les mesures adéquates en matière d'échange d'expériences et de complémentarité des actions en vue d'éviter la dualité des efforts et la perte des énergies. Par ailleurs, les deux Conseils ont convenu de tenir des réunions annuelles de concertation à Addis-Abeba et au Caire, d'échanger des plans d'action et de communication entre les présidents des deux organes concernant les questions d'intérêt commun, a-t-il ajouté. Les deux parties ont décidé, d'autre part, de dépêcher des missions conjointes d'évaluation, d'organiser des réflexions communes sur les menaces actuelles à la paix et la sécurité en Afrique et dans le Monde arabe, d'élaborer des stratégies de riposte et d'organiser des cycles de formation en matière de diplomatie préventive et de règlement de conflits. Ils ont convenu de tenir leur prochaine réunion à Addis-Abeba en décembre 2011. Les participants ont réitéré leur soutien à la cause palestinienne et lancé un appel à tous les Etats à travers le monde de reconnaître l'Etat palestinien proclamé en 1988 à Alger et reconnu à ce jour par plus de 100 Etats, a indiqué M. Lamamra. Pour M. Lamamra, il n'y a aucun doute que le continent africain qui a été de tout temps solidaire avec la cause palestinienne soit à l'avant garde de la lutte pour l'élargissement de la reconnaissance internationale de l'Etat palestinien. Les Conseils arabe et africain de paix et de sécurité ont exhorté, dans ce sens, tous les Etats à reconnaître l'Etat palestinien conformément aux frontières du 4 juin 1967 avant de dénoncer la persistance de l'occupation des territoires arabes par Israël et l'expansion des colonies à El-Qods est et en Cisjordanie. Les deux organes ont appelé le Conseil de sécurité international à prendre les mesures nécessaires face à la situation actuelle et adopter une résolution qui souligne le caractère illégal de la politique de colonisation et contraindre Israël à y mettre fin, a encore souligné M. Lamamra.