Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a affirmé samedi à Alger le souhait de l'Algérie de voir l'Egypte reprendre "pleinement" sa participation aux réunions de l'Union africaine (UA), estimant que cela contribuera au renforcement de l'action africaine commune. Lors de la conférence de presse mensuelle animée conjointement avec le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, M. Lamamra a souligné qu'un groupe de haut niveau a été désigné par l'UA, sous la supervision de l'ex-président malien Alpha Oumar Konaré, et devrait présenter un rapport et des recommandations au Conseil de paix et de sécurité africain sur l'Egypte. L'Egypte ne participe pas, à l'heure actuelle, aux réunions de l'UA, conformément aux règles en vigueur de l'organisation panafricaine en cas de changements inconstitutionnels du régime, a rappelé M. Lamamra, souhaitant que le même rapport aboutisse prochainement à une position africaine collective et consensuelle pour traiter la crise égyptienne, en tenant compte des changements politiques attendus dans ce pays. "L'Algérie reconnaît les pays et non les gouvernements et les régimes", a-t-il affirmé, rappelant les relations "historiques et séculaires" qui lient l'Algérie et l'Egypte. Il a souligné, dans ce contexte, "la poursuite des relations stratégiques et diplomatiques, de même que la concertation politique et les intérêts communs entre les deux pays". S'agissant de la visite du chef de la diplomatie égyptienne, Nabil Fehmi, en Algérie, prévue janvier prochain, M. Lamamra a indiqué qu'elle s'inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale, ajoutant qu'il existe plusieurs points à débattre concernant des questions arabes et africaines. Il a, en outre, rappelé l'attachement de l'Algérie au principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays, même si elle partage avec eux un avis, une analyse ou des idées sur les affaires politiques et sécuritaires.