Les dirigeants africains ont affirmé, jeudi à Addis-Abeba, les progrès réalisés par l'Afrique en matière de développement, plaidant toutefois pour davantage d'efforts en matière de paix et de sécurité pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Dans une allocution lors des travaux du 22ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'Union africaine (UA), la présidente de la Commission de l'Union africaine (CUA), Nkosazana Dlamini Zuma, a appelé "à investir dans les ressources humaines pour contribuer à la création de l'emploi et à l'insertion dans le processus de développement". Mme Zuma a salué le changement enregistré actuellement en Afrique en matière de développement et dans le domaine de l'agriculture, à la faveur de l'application des objectifs tracés qui ont défini l'avenir du continent, appelant à hâter la mise en œuvre des conventions signées, visant à développer les infrastructures de base pour favoriser les échanges commerciaux entre les pays du continent. Ces réalisations ont permis, selon Mme Zuma, "de changer complètement les contours de l'Afrique et d'ouvrir des perspectives prometteuses à tous les niveaux". Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l'Onu, Carlos Lopez a affirmé que "les taux de croissance enregistrées en Afrique sont de plus en plus importants, ce qui a permis de générer davantage d'emplois et d'avancer vers les OMD, notamment en termes de sécurité alimentaire, d'égalité entre les deux sexes, d'autonomisation de la femme qui constitue un élément clé dans le domaine de l'agriculture et en matière de développement". Il a également salué l'engagement de l'UA quant aux objectifs tracés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, les maladies et les épidémies et le développement du continent pour lui permettre de réaliser son agenda pour l'année 2063. Il a, cependant, mis en garde contre les répercussions de l'immigration clandestine sur les économies du continent, appelant à "examiner les conditions et les causes de ce phénomène en expansion, à accélérer la relance du processus de développement, et à accorder de nouvelles chances aux jeunes africains". Abordant les développements enregistrés dans certains pays africains, le responsable onusien a fait part de sa préoccupation quant aux évènements enregistrés au Soudan du Sud et dans la République centrafricaine, saluant les efforts de l'Autorité intergouvernementale pour le développement à l'est de l'Afrique (Igad) pour contenir la crise au Soudan du Sud. Dans son intervention, le président malgache a appelé les participants à soutenir son pays pour lui permettre de recouvrer la confiance en l'Etat et ses institutions après 5 ans d'isolement et de pressions internes et externes, ajoutant que son pays qui traverse "une période sensible a besoin du soutien de l'UA et de la communauté internationale pour appuyer ses efforts visant à construire un Etat fort et à trouver des sources de financement pour renforcer le processus politique". Il a également plaidé pour l'organisation, dans trois mois, d'une conférence consacrée "aux amis de Madagascar" pour les bailleurs de fonds, en collaboration avec la communauté internationale pour aider le pays à trouver des sources de financement, indispensables à la reconstruction du pays et pour surmonter la crise politique qu'il a traversée. Le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, a souligné la nécessité d'œuvrer pour la "concrétisation de l'approche de l'Afrique qui considère que l'agriculture est la clé de la réussite dans plusieurs domaines", saluant les projets de développement réalisés à ce jour "dans le but de garantir un avenir meilleur pour les peuples du continent et la définition des objectifs du développement durable". Il a appelé à la consolidation de la position africaine commune dans les fora internationaux à l'approche du sommet afro-européen prévu en avril 2014. Il a souligné également le progrès enregistré dans le règlement de certains conflits, exprimant son inquiétude à l'égard de l'émergence d'autres conflits dans le Soudan du Sud et la République centrafricaine. Il a appelé la société civile à apporter sa contribution pour le rétablissement de la paix, le retour de l'ordre constitutionnel et le renforcement du processus politique dans d'autres pays qui ont renoué avec la stabilité comme le Mali et la Guinée. De son côté, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, président en exercice de l'UA, a appelé à la poursuite de l'action pour la réalisation des objectifs fixés par l'Union au service des peuples du continent. Après avoir rendu hommage au leader Nelson Mandela, le président sud-africain Jacob Zuma a, quant à lui, appelé à prendre exemple sur les dirigeants africains qui ont consacré leur vie au seul service des questions du continent africain et tracé les contours de son avenir. Les travaux de la 22e session du sommet de l'Union africaine ont débuté ce matin à Addis-Abeba (Ethiopie) en présence de chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, prend part à ces travaux en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le sommet se déroule également en présence de plusieurs personnalités politiques et de représentants d'organisations régionales et internationales. Les travaux de la conférence au sommet qui se tient sous le slogan de "2014, année de l'agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique", en commémoration du 10ème anniversaire de l'adoption du programme africain global de développement agricole, seront axés autour de l'agriculture et de la sécurité alimentaire et d'autres questions liées à la paix et la sécurité dans le continent noir.