L'appel à la grève lancé par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) n'a pas eu l'impact escompté auprès des enseignants au premier jour de grève, a constaté l'APS au niveau de certains établissements éducatifs d'Alger. Les élèves, tous cycles confondus, ont rejoint leurs salles de classe durant ce premier jour de débrayage décidé par le CNAPEST pour revendiquer la révision des défaillances constatées dans le statut particulier des travailleurs de l'éducation, notamment dans son volet relatif aux promotions et à l'actualisation dans la région du sud et Hauts Plateaux. Au lycée Cheikh Bouamama, sis à El Mouradia, les élèves et les enseignants ont quitté les classes après la fin des cours, sachant que les cours sont dispensés mardi matin uniquement tandis que l'après-midi est journée libre et ce à travers tous les établissements éducatifs, a constaté l'APS. Pour ce qui est du taux d'adhésion à la grève, certains enseignants ont déclaré n'être pas concernés par le mouvement de grève, aussi bien celui initié par le CNAPEST que par d'autres syndicats qui, selon eux, "ne sont nullement représentés dans cet établissement éducatif". Même constat au lycée El Idrissi situé à la Place du 1er Mai où la situation semblait ordinaire. Des élèves ont confirmé que les enseignants ont "repris les cours normalement et aucune absence n'est à relever". Au niveau de l'école primaire Aissat Idir et du lycée Ibn Ennas, les élèves ont confirmé que les "cours se déroulent normalement et aucun arrêt de travail ou absence n'ont été enregistrés de part des enseignants". Le CNAPEST a décidé mardi de rejoindre le mouvement de grève du secteur de l'Education, entamé depuis plus d'une semaine, en observant une journée de grève "reconductible" et ce "en fonction de l'attitude de la tutelle". Dans un communiqué, le Ministère de l'Education nationale a déclaré lundi "illégal" le mouvement de grève observé dans certains établissements éducatifs, conformément à la décision du tribunal administratif d'Alger. Tenant compte de l'intérêt de l'élève et de son droit à l'éducation et à l'enseignement garanti par la constitution de la République, l'affaire a été portée devant le tribunal administratif d'Alger qui a déclaré "illégal" ce mouvement de grève annoncé par l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) et le CNAPEST, a ajouté le ministère. Dans une déclaration à l'APS, le président de l'UNPEF Sadek Dziri a souligné que le syndicat "n'a reçu aucune notification de la décision de justice" indiquant que le Ministère de l'Education "a eu tort de mettre l'affaire entre les mains de la justice". Il a ajouté à ce propos que la grève est régit par la loi N° 90-02, relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l'exercice du droit de grève, à conciliation, à la médiation et à l'arbitrage en cas de grève. Les tentatives de rentrer en contact avec le CNAPEST pour connaître sa position quant à la décision de justice qui a déclaré illégal le mouvement de grève, sont restées vaines. Meziane Meriane, coordinateur du syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) qui a poursuivi la grève reconductible depuis lundi, a "refusé" de commenter la décision de justice, et a exprimé son soutien à la grève des syndicats de l'UNPEF et du CNAPEST.