Décision ■ Le mouvement de grève observé dans certains établissements éducatifs, est déclarée «illégal» par le tribunal administratif d'Alger. Le ministère de l'Education a indiqué avoir «attendu suffisamment» avant de recourir à la justice, espérant une réaction empreinte «d'entente» de la part de certaines organisations syndicales qui sont toujours déterminées à poursuivre la grève. L'Unpef a entamé, le 26 janvier, une grève ouverte et renouvelable pour revendiquer, entre autres, la généralisation du principe d'intégration des enseignants du secondaire aux grades d'enseignant principal et enseignant formateur aux enseignants des autres cycles (primaire et moyen) en consécration du principe d'équité entre les enseignants des trois cycles. De son côté, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a décidé de reconduire le mouvement de grève de trois jours les 3, 4 et 5 février (lundi, mardi et mercredi), sachant qu'il avait appelé à un mouvement de protestation les 26 et 27 janvier. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) est également concerné par cette décision qui déclare «illégale» la grève annoncée conformément au communiqué n° 02/2014 portant grève d'une journée reconductible par l'organisation non agréée, et ce à compter du 04/02/2014. Depuis, excédés par la poursuite de la grève et voyant leurs enfants abandonner l'école, les parents d'élèves ont accusé les syndicats de l'éducation de «prendre en otage 8 millions d'élèves». Les différentes associations des parents d'élèves s'insurgent. Les pédagogues aussi. Car au-delà des revendications «légitimes» de la famille de l'éducation nationale, il est tout de même impératif de se poser la question quant aux répercussions de tous ces mouvements sur la scolarité des enfants. En tout cas, les pédagogues sont unanimes. Le mouvement de grève qui concerne certains établissements d'enseignement secondaire et technique aura un impact «négatif» sur les élèves, estiment-ils. «L'impact de cette nouvelle action ne peut être que négatif et néfaste sur l'élève, c'est l'évidence même», avait affirmé, dans une déclaration à l'APS, le pédagogue Ahmed Tessa qui avait estimé qu'«il est difficile de rattraper le retard même d'une seule journée». «Il y a toute une atmosphère pédagogique négative qui est suscitée par cette grève, à laquelle s'ajoutent la peur des parents vécue par les élèves, la peur du retard,etc. L'école n'est pas une usine, si l'on peut rattraper le retard dans une usine de tomates en conserves par exemple en produisant un maximum de boîtes, ce n'est pas le cas avec les élèves. Les élèves sont des êtres fragiles qui ont besoin d'être sécurisés», a-t-il ajouté.