Des affrontements ont opposé vendredi des rebelles et des hommes de tribus près de la capitale yéménite, au lendemain de l'annonce de l'échec d'une médiation des autorités, ont rapporté des médias. Des échanges de tirs continuaient à opposer des rebelles et des hommes de tribus dans le nord d'Arhab, près de Sanaa, ont ajouté les mêmes sources. Une source tribale a pour sa part indiqué que la tension était vive à Arhab, non loin de l'aéroport de Sanaa, d'autant plus que le médiateur officiel Abdel Qader Hilal a annoncé jeudi soir sa démission. M. Hilal, chargé par le président Abd Rabbo Mansour Hadi de pacifier la situation à Arhab, a accusé Ansarullah de ne pas respecter ses engagements en vertu d'une trêve dans les hostilités convenue le weekend dernier. Mais M. Abdessalam a rejeté ces accusations, ajoutant que le médiateur devrait reprendre sa mission après des contacts avec son mouvement. "Ansarullah demande des garanties pour un retrait simultané des forces des deux belligérants à Arhab, la neutralité de l'armée et l'ouverture de la route reliant, via Arhab, Omran et Sanaa" a déclaré le porte-parole. Les rebelles avaient pris le week-end dernier, à la faveur d'affrontements qui avaient fait quelque 150 morts, des localités de la province d'Omran, plus au nord, en délogeant le clan des Al-Ahmar, les puissants chefs de la confédération tribale de Hached. Selon des sources politiques, les deux parties cherchent à gagner du terrain avant une délimitation des provinces devant former le nouvel Etat fédéral au Yémen, dont le principe a été retenu fin janvier au terme d'une conférence de dialogue national. Le porte-parole d'Ansarulla a cependant affirmé que son mouvement, basé à Saada, près de la frontière avec l'Arabie saoudite, ne cherchait pas étendre son influence à Sanaa, comme l'en accusent ses adversaires. Des experts craignent que les violences à travers le Yémen ne fassent dérailler la transition politique dans le pays, entamée après le départ il y a deux ans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh sous la pression de la rue.