Attentat ■ L'explosion d'une bombe et une attaque armée contre un bus militaire ce mardi à Sanâa ont fait 2 morts et 12 blessés. Une bombe placée dans le bus qui transportait des officiers et des soldats a explosé dans le quartier de Dar Salam, dans le sud de Sanâa. Quatorze militaires ont été blessés et deux d'entre eux ont ensuite succombé. Selon des témoins, deux hommes armés à bord d'une voiture ont ouvert le feu contre le bus peu avant l'explosion. Un premier bilan avait fait état de 13 blessés parmi les 18 passagers du bus. Cette attaque intervient au lendemain d'une série d'explosions dans la capitale yéménite. Une série d'explosions ont en effet secoué dans la nuit d'hier des quartiers de Sanâa, dont le secteur de l'ambassade de France. Selon les autorités, il s'agit de roquettes tirées depuis une zone tribale au sud-est de la capitale. Les attaques contre les militaires se sont multipliées depuis que le Yémen est engagé dans une transition délicate, après le départ sous la pression populaire du président Ali Abdallah Saleh il y a deux ans. Elles sont généralement attribuées à Al-Qaïda, dont la branche au Yémen est l'une des plus actives du réseau dans le monde. Par ailleurs, un employé du secteur pétrolier a été enlevé hier matin par des hommes armés devant une épicerie à Hadda, le quartier diplomatique de Sanâa, a déclaré une source proche des milieux pétroliers, indiquant qu'il s'agissait d'un Britannique. A ces violences s'ajoutent des combats dans le nord du pays, où des rebelles zaïdites chiites ont gagné du terrain aux dépens de la puissante tribu des Hached, soutenue par des fondamentalistes sunnites. Les combattants d'Ansarullah, nom de ces rebelles zaïdites, une branche du chiisme, ont pris le week-end dernier le contrôle de la localité de Houth, à 180 km au nord de Sanâa, et de la région d'Al-Khamri, fief de la puissante confédération tribale des Hached. Les combats ont fait en une semaine 150 morts et 400 blessés, dont 50 tués et 100 blessés dans les rangs des Hached. Avant-hier, la tribu des Beni Souraïm, un clan des Hached, a tenté de lancer une contre-offensive pour stopper la progression des combattants d'Ansarullah vers ses territoires, situés au sud de Houth. Les rebelles zaïdites, fortement implantés dans le nord du pays tentent de gagner du terrain avant la délimitation des provinces qui formeront le nouvel Etat fédéral yéménite. Le lendemain, les combats ont baissé d'intensité pour favoriser une médiation gouvernementale menée par le gouverneur de Sanâa, Abdel Qader Hilal.