Vingt personnes ont été tuées mardi soir lors de violents combats opposant dans le nord du Yémen les rebelles zaïdites chiites à la puissante tribu des Hached, ont indiqué mercredi des sources tribales. Selon des sources politiques, les rebelles chiites, du groupe Ansarullah, fortement implantés dans le nord du pays où ils contrôlent notamment la province de Saada, tentent de gagner du terrain avant la délimitation des provinces qui formeront le nouvel Etat fédéral. Les affrontements à l'arme lourde et moyenne ont fait rage mardi dans le secteur de Oussaïmat dans la province d'Omrane, un fief de la tribu des Hached, situé à 140 km au nord de Sanaa, selon ces sources. Les combats ont baissé d'ampleur mercredi en raison d'une médiation tribale.Selon une source tribale, les hommes de la tribu des Hached ont pu repousser les combattants d'Ansarullah qui tentaient de prendre le contrôle d'un mont surplombant la maison familiale de cheikh Abdallah Al-Ahmar, le chef défunt de la confédération tribale des Hached. Les combats dans cette région avaient éclaté le 5 janvier, et avaient déjà fait 22 morts dimanche et lundi. Les rebelles avaient déclenché les hostilités, selon des sources tribales, avec l'intention de punir les Hached de leur soutien à des groupes salafistes retranchés à Dammaj, une enclave dans la localité de la province de Saada contrôlée par les rebelles. A Dammaj, une trêve, négociée par la présidence, est intervenue le 11 janvier, et a permis le déploiement de l'armée entre les chiites et les salafistes qui s'affrontaient depuis quatre mois. Ces combats interviennent alors qu'un vaste dialogue national devant déboucher sur une nouvelle Constitution doit s'achever samedi. Les participants se sont mis d'accord sur le principe d'un Etat fédéral mais ont laissé au président, Abd Rabbo Mansour Hadi, le soin de déterminer le nombre de régions qui formeront ce futur Etat. Un délégué de la rébellion nordiste au dialogue national a été assassiné lundi à Sanaa et un autre le 22 novembre, mais les attentats n'ont pas été revendiqués. Le Yémen est le seul des pays du Printemps arabe où un soulèvement populaire a abouti à un départ négocié de l'ancien président, Ali Abdallah Saleh.