Le vice-secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, et l'ancien président de l'Afrique du Sud, Thabo Mbeki, ont appelé au renforcement des efforts au niveau mondial pour résoudre le problème des flux financiers illicites provenant de l'Afrique, qui entravent le développement du continent depuis des dizaines d'années. Selon les estimations, plus de 50 milliards de dollars sont perdus chaque année par l'Afrique à cause des flux illicites, ce qui représente beaucoup plus que l'aide au développement qui est investie dans le continent. Lors des travaux d'un Panel de haut niveau sur les flux financiers illicites provenant de l'Afrique tenu vendredi au siège de l'ONU (New York), M. Eliasson a qualifié de ''stupéfiant'' le chiffre de 50 milliards de dollars perdus, ajoutant que cela portait préjudice aux individus ainsi qu'au développement et à la gouvernance en Afrique en général. Présidé par M. Mbeki et composé de neuf autres personnalités, ce Panel a été établi par la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) et l'Union africaine en 2012 afin d'examiner le problème des flux financiers illicites. ''Si nous arrivons à mettre fin aux pertes de ressources de l'Afrique dues à la sortie illicite de fonds, ces ressources pourraient être utilisées à satisfaire les besoins des peuples du continent et à investir dans un avenir meilleur'', selon M. Eliasson. Pour sa part, M. Mbeki a affirmé que ''les fonds ainsi perdus sont générés en Afrique, appartiennent aux Africains, mais sont perdus de façon illégale''. Près de 60% de ces flux financiers illicites proviennent des activités des entreprises multinationales et près de 30% d'activités purement criminelles, dont les trafics de drogues, la traite des êtres humains et la corruption, indique l'ONU qui précise que le plus souvent, ces fonds sont placés dans les pays développés et dans des paradis fiscaux. ''Nous devons comprendre le problème de ces flux illicites, aussi bien du point de vue des pays pourvoyeurs que des pays récipiendaires afin que nos recommandations prennent en compte les deux maillons de la chaîne'', a expliqué M. Mbeki. Le rapport final du Panel devrait être rendu en juin 2014 et contenir une description du problème ainsi que des propositions concrètes pour le résoudre.