Une voiture piégée a explosé vendredi dans le centre-ville de Beyrouth faisant cinq morts dont Mohammad Chatah, proche conseiller de l'ex-Premier ministre Saad Hariri alors que le pays peine à sortir d'une profonde crise politique. L'explosion qui a retentit dans toute la capitale a également fait cinquante blessés selon la Croix rouge libanaise. L'attentat s'est produit dans le littoral de la capitale Beyrouth, près de l'hôtel Phoenicia et du centre commercial Starco. Des images diffusées par des chaînes de télévisions locales ont montré plusieurs voitures et des corps en flammes dans les rues et des ambulances étaient sur place pour secourir les blessés. De nombreux débris jonchaient la rue. Mohammad Chatah, proche conseiller de l'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri qui est le chef de la Coalition des partis du 14 mars, fait partie des victimes de cet attentat, a indiqué l'Agence nationale d'information (ANI). M. Chatah, également ex-ministre des Finances et ex-ambassadeur à Washington, se dirigeait vers la maison de Saad Hariri, absent du pays, où devait se tenir à 07H30 GMT une réunion de la Coalition. Cette coalition, indique-t-on, est en divergence avec le gouvernement libanais concernant le conflit en Syrie. A ce propos, le Liban est le pays le plus affecté par le conflit en Syrie voisine et qui menace de déborder. Le Liban peuplé de 4 millions d'habitants doit compter avec la présence sur son sol d'environ 1,2 millions de réfugiés syriens. L'afflux de ces réfugiés majoritairement des sunnites, menace l'équilibre communautaire entre sunnites, chiites et chrétiens du pays. Plusieurs attentats, revendiqués par des groupes armés, ont eu lieu dans différentes villes du Liban cette année. Le 9 juillet, un attentat à la voiture piégée s'était produit dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Mouvement Hezbollah, revendiqué par un groupe de rebelles syriens. Le 15 août, un attentat similaire dans la même région avait fait 27 morts, l'attentat a également été revendiqué par des rebelles syriens. Le 23 août, deux voitures piégées avaient explosé aux abords de deux mosquées à Tripoli, la principale ville du nord du Liban, faisant 45 morts et plus de 500 blessés. La crise politique persiste depuis 8 mois A tous ces problèmes qui affectent la vie politique et sécuritaire du Liban s'ajoute, depuis huit mois, une crise politique sans précédent après la démission du gouvernement. Le Premier ministre Najib Mikati, au pouvoir depuis 2011, démissionnait le 22 mars. Une décision qui a plombé la préparation des élections législatives prévues en Juin, après un blocage entre les différents partis politiques sur une loi électorale, et la prorogation d'un mandat d'un haut responsable chargé de la sécurité. Quelques jours après la démission du M. Mikati, le président libanais Michel Sleiman demandait à Tamman Salam, Premier ministre intérimaire de former un nouveau gouvernement. Huit mois plus tard, le Liban a deux premiers ministres: l'un démissionnaire qui continue à recevoir les dirigeants politiques et faire des déclarations, l'autre intérimaire qui administre les affaires courantes. Le report qui a touché les élections législatives peut aussi toucher la présidentielle qui se rapproche avec la fin du mandat du président Sleimane le 25 mai 2014.