Les investissements consentis pour le secteur des ressources en eau en Algérie ont dépassé les 6.000 milliards (mds) DA entre 2005 et 2014, un effort financier qui a permis la réalisation de plusieurs barrages et transferts d'eau améliorant nettement l'accès des populations à l'eau potable. Entre 2005 et 2009, le montant des investissements a été de 2.143 mds DA contre 2.001 mds entre 2010 et 2014 auxquels s'ajoutent 1.111 mds DA pour les projets en cours de réalisation à fin 2009 et 884 millions DA pour les programmes neufs 2010/2014, selon des chiffres fournis par le gouvernement. L'augmentation des capacités d'emmagasinage des eaux et l'investissement dans la réalisation de plusieurs stations de dessalement d'eau de mer ont nettement contribué à relever la part quotidienne de l'Algérien en eau potable pour atteindre 178 litres d'eau/jour en 2014. Véritable indicateur de la qualité de vie du citoyen, l'accès à l'eau potable a sensiblement augmenté ces 14 dernières années passant de seulement 123 litres/jour par habitant en 2000 à 155 litres en 2005, puis à 170 litres en 2010 avant d'atteindre 175 litres en 2013 et 178 litres en 2014. La mobilisation de l'eau durant la période 2010/2014 a permis aussi une amélioration du taux national de raccordement à l'AEP (Alimentation en eau potable) de 93% en 2010, 95% en 2012 et 98% en 2014. Ces taux étaient de 80% en 2000 et de 89% en 2005. Lors du programme de développement économique et social s'étalant de 2010 à 2014, sur les 10.122 milliards (mds) DA destinés au développement humain, plus de 2.000 mds DA ont été alloués pour le secteur de des ressources en eau. Ces montants ont été mobilisés pour la réalisation de 35 barrages et de 25 transferts. Y figurent également 34 stations d'épuration d'eau et plus de 3.000 opérations d'alimentation en eau potable. Toutefois, l'importance de ces projets a fait que les montants prévus ont dû être augmentés de 60 mds DA mobilisés sur le marché financier qui ont servi pour la finalisation ou la réalisation de 8 nouvelles stations de dessalement d'eau de mer. Poursuivant dans le sillage des réalisations de la période 1999/2009, le programme quinquennal 2010/2014 a mis en projections d'autres barrages et de stations d'épuration. Si le plan 2010/2014 avait prévu la construction de 35 barrages, 43 infrastructures similaires ont été réalisées entre 1999 et 2009. Les stations d'épuration réalisées entre 2010 et 2014 ont été au nombre de 34 contre 43 dans la décennie précédente. Les efforts déployés par l'Etat dans la mobilisation des ressources en eau à travers les barrages et les stations de dessalement ont été accompagnés par des transferts hydrauliques qui ont permis la généralisation de l'accès à l'eau potable. De nombreux foyers de plusieurs wilayas du pays ont pu disposer, ainsi, de l'eau potable grâce aux projets du couloir Mostaganem-Arzew-Oran (MAO), de Tamanrasset ou encore de l'est du pays comme à Bouira, Sétif ou Beni Harourn. Les transferts, un atout pour sécuriser l'alimentation en eau Le MAO se décline comme un système de transfert d'eau potable à partir des barrages de Chélif et Kerada vers le corridor de Mostaganem-Arzew-Oran, destiné à approvisionner ces zones avec une dotation de 300.000 m3 par jour. Cette réalisation permet aujourd'hui d'alimenter les localités de la région Est d'Oran et les quantités supplémentaires d'eau acheminées par ce couloir sont orientées vers les localités de Sig et de Mohammadia, dans la wilaya de Mascara, par le biais d'un réservoir d'une capacité de 50.000 m3, réalisé dans la commune de Bethioua. En plus de l'alimentation en eau potable ou pour satisfaire les besoins des secteurs agricole et industriel, c'est aussi la fixation des populations nomades qui est visée à travers ces projets comme c'est le cas à Tamanrasset à travers la réalisation du transfert d'eau de la nappe albienne d'In Salah vers la capitale de l'Ahaggar. Le projet qui s'étend sur 750 km est opérationnel depuis mars 2011 après trois années de travaux. Il s'agit d'une infrastructure hydraulique permettant l'acheminement des eaux souterraines d'In Salah via des canalisations totalisant un linéaire global de 1.200 km pour un investissement d'environ 2 milliards de dollars avec une capacité de 100.000 m3/jour. Au centre du pays, c'est le transfert d'eau à partir du barrage de Koudiet Acerdoune dans la wilaya de Bouira qui figure parmi les grands projets du secteur de l'hydraulique. Koudiet Acerdoune a une capacité de 640 millions de m3 d'eau et il est le 2eme barrage après celui de Béni Haroun dans la wilaya de Mila. Il assure un volume d'eau annuel de 71 millions de m3 pour la wilaya d'Alger, 21 millions pour Bouira, 35 millions pour Tizi-Ouzou et 9 millions pour M'Sila. A l'Est, le projet du barrage de Mahouane à Sétif est appelé à compenser dans une large dimension les besoins ressentis des Sétifiens en matière d'eau potable et à donner une impulsion forte au secteur de l'agriculture. Ce projet est conçu pour acheminer vers la wilaya de Sétif quelque 300 millions de m3/an d'eau à partir des barrages d'Ighil Emda (Béjaïa) et d'Erraguene (Jijel) tout en intégrant les barrages de Mahouane (Sétif) et de Draâ Eddis (El Eulma). Un investissement de 130 milliards de dinars, soit l'équivalent d'un milliard d'euros, y a été consenti.