Les pédiatres regroupés au séminaire sur les maladies infectieuses chez l'enfant qui se tient à Alger ont plaidé pour une prescription rationnelle d'antibiotiques chez l'enfant. Le chef de service Pédiatrie à l'hôpital Neffissa-Hammoud (ex-Parnet), le Pr. Mustapha Hamlaoui, a appelé les pouvoirs publics à rationaliser la politique de prescription d'antibiotiques en exigeant un cahier des charges au niveau des services de pédiatrie des établissements hospitaliers. Il a affirmé que "la prescription exagérée" d'antibiotiques a entraîné une résistance bactérienne à ce type de médicaments le rendant ainsi inefficace dans la plupart des cas. Il a appelé à ce propos à intégrer les techniques modernes dans les analyses de sang chez l'enfant, qui permettent de détecter les microbes dans l'organisme et aux médecins de prescrire l'antibiotique indiqué. Le Pr. Hamlaoui qui regrette l'absence d'une coordination entre les laboratoires de microbiologie et les pédiatres, a souligné la nécessité d'un échange entre les deux parties afin de réduire la prescription et la consommation de ces médicaments chez l'enfant, qui viennent en deuxième position après les vaccins. Il est difficile de définir l'origine de la fièvre chez l'enfant, a fait savoir le Pr. Alain Gervaix, chef de service des urgences pédiatriques à l'hôpital universitaire de Genève appelant à recourir aux nouvelles techniques d'analyses médicales qui consistent en injectant des doses de protéines dans le sang pour faciliter la détection des microbes et prescrire le traitement indiqué. Selon le spécialiste suisse, cette technique a contribué à la réduction de 20% de l'usage d'antibiotiques au sein de l'établissement où il exerce en deux ans soulignant que peu de pays se conformaient aux recommandations de l'OMS relatives à la rationalisation de la consommation de ce type de médicaments. Il a, dans ce sens, mis en évidence la nécessité de sensibiliser la société à la réduction de la consommation d'antibiotiques et, de là, réduire le coût de la santé publique. Le Pr. Nadjia Ramdane, microbiologiste a, de son côté, assuré que la moitié des infections microbiennes traitées par l'antibiotique chez l'enfant ont montré une résistance à ces médicaments notamment les plus graves telle la méningite. Elle a, dans ce sens, appelé à introduire le vaccin anti-pneumocoque pour réduire la méningite, soulignant que ce vaccin permettra de réduire les infections microbiennes graves. Elle également déploré le manque d'études épidémiologiques en Algérie, ce qui rend difficile le choix des antibiotiques à prescrire aux enfants, rappelant que le ministère de la Santé a mis en place une commission chargée d'introduire le vaccin anti-pneumocoque en Algérie.