L'armée syrienne intensifiait mercredi ses opérations dans la région de Damas après s'être emparée de plusieurs collines au sud-ouest de Yabroud, affirmant avancer vers l'ouest du pays alors que l'opposition ne cesse de réclamer des armes pour reprendre l'avantage sur le terrain. Selon des médias, les affrontements faisaient rage jusqu'au matin entre les forces régulières et les rebelles dans plusieurs région de Syrie, notamment dans la banlieue de Damas, où les deux camps cherchent à asseoir leur domination. Le centre d'information de Hama a indiqué que l'armée gouvernementale a mené une incursion dans le village d'Ettamana dans la région ouest de la province de Hama, avec des bombardements intensif. Toujours à Hama, l'armée syrienne libre (ASL, rébellion) a de son côté lancé des attaques contre les troupes du gouvernement dans la zone nord de la province, en tentant une percée dans la région de Mourk. Dimanche, après des mois de combats et de bombardements, les troupes gouvernementales avaient pris Yabroud, dernier bastion rebelle important dans le Qalamoun, une région montagneuse proche de la frontière libanaise. Au lendemain de la prise de Yarboud, l'armée syrienne a affirmé la veille qu'elle se dirigeait vers la localité de Ras al-Aïn (ouest), affirmant avoir déjà "pris les collines au nord et à l'est de cette localité". L'armée entend également s'emparer de Rankous (au sud de Yabroud), Flita et Ras al-Maara (au nord-ouest), selon des médias. A l'heure actuelle, il est encore prématuré de dire si la prise de Yarboud procurerait un avantage sur le terrain aux forces du régime, même si cette avancée permettra à l'armée syrienne de sécuriser les routes de ravitaillement. L'opposition réclame des armes Face à l'avancée des forces gouvernementales, le chef de l'opposition syrienne, Ahmad Jarba, a exhorté mardi les Européens à fournir des armes pour reprendre l'avantage sur le terrain. "Nous demandons à l'Union européenne de nous fournir des armes contre l'aviation syrienne en vue de protéger notre population", a-t-il réclamé lors d'une audition devant une commission du Parlement européen à Bruxelles. Le chef de l'opposition syrienne a insisté notamment sur les armes et missiles anti-aériens pour contrer l'aviation syrienne, en soulignant que "sans pression militaire très forte sur le régime, il n'y aura pas de solution politique". "L'équilibre militaire sur le terrain doit être en faveur des forces de l'opposition pour que nous puissions arriver à une solution politique", a-t-il ajouté.Ahmad Jarba a également demandé l'instauration de couloirs humanitaires. "Dans le cadre de ce combat, nous avons le droit de bénéficier d'une aide militaire et humanitaire inconditionnelle", a-t-il martelé. La situation humanitaire de mal en pis Sur le plan humanitaire, la situation ne cesse de se dégrader. Selon le président de la Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie, Paulo Sergio Pinheiro, neuf (9) millions de personnes, soit le tiers de la population syrienne, avaient fui leurs foyers en Syrie depuis l'éclatement du conflit qui entre dans sa quatrième année. Lors de la présentation mardi du rapport de la Commission, M. Pinheiro a précisé qu'outre les 2,5 millions de réfugiés syriens à l'étranger, on estime à 6,5 millions le nombre de personnes déplacées. Il a également fait savoir que plus de 100.000 personnes avaient perdu la vie alors que d'autres vivent maintenant avec les ''stigmates mentaux et physiques de la torture'', tandis que le sort de plusieurs milliers d'autres demeure inconnu. M. Pinheiro a déploré qu'en dehors des efforts des organisations humanitaires, ''la communauté internationale n'a pas fait grand-chose, se contentant de constater le sort des malheureux pris dans ce maelstrom''. Reprise de l'aide pour les réfugiés palestiniens de Yarmouk Victimes collatérales du conflit, les réfugiés palestiniens installés dans le camp Yarmouk, à Damas, assiégé par l'armée, ont bénéficié de nouveau de l'aide humanitaire après la reprise de la distribution de la nourriture, a indiqué mardi le porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Chris Gunness. "Après un arrêt de plus de deux semaines, l'Unrwa a pu reprendre sa distribution de nourriture au camp de réfugié palestinien de Yarmouk aujourd'hui", a-t-il dit. "Nous avons aussi livré aujourd'hui, via la société du Croix-Rouge palestinien 2.000 doses de vaccins contre la polio et 800 cartons de lait en poudre pour les bébés", a-t-il ajouté. Depuis le 18 janvier, l'Unrwa a délivré 8.173 paquets de nourriture à Yarmouk où vivent environ quelque 18.000 Palestiniens et quelques milliers de Syriens, d'après le responsable onusien.