Une série de déclarations convergentes récentes sur la chute imminente du régime, émanant des Occidentaux et, plus surprenant, d'un responsable russe, sont le signe que le décompte a commencé pour le régime syrien même si Bachar Al-Assad fait prévaloir sa détermination de tenir bon. Preuve qu'il n'est pas près de lâcher, son aviation intervient au-dessus de la capitale. Sa chasse a bombardé le camp palestinien de Yarmouk à Damas, au prétexte que la rébellion s'y est installée pour un assaut sur la capitale. Malgré les appels du président palestinien Mahmoud Abbas et de Hamas, exhortant toutes les parties belligérantes à épargner les Palestiniens, les bombardements se son poursuivis. L'aviation bombarde également plusieurs quartiers du sud de Damas, devenu une base arrière de la rébellion de la métropole. C'est vraiment la guerre également dans la capitale avec cette nouveauté que le conflit a débordé sur la question palestinienne. En effet, à Yarmouk, le plus grand camp palestinien de Syrie, longtemps considéré comme une zone sûre pour les populations fuyant la guerre, la tension est montée de plusieurs crans au sein même des Palestiniens divisés en plusieurs parties : les neutres, les pro-régime syrien comme les combattants du Front populaire de libération de la Palestine d'Ahmad Jibril (FPLP-CG) qui essayent de chasser l'armée de libération syrienne établie dans le camp palestinien, et des sympathisants de la rébellion recrutés parmi les islamistes palestiniens du Hamas notamment qui ont pris les armes dans le camp contre le régime de Damas. Le demi-million des Palestiniens de Syrie, restés un temps en dehors des affrontements qui déchirent le pays depuis mi-mars 2011, sont désormais entrés dans le conflit. De nombreux Palestiniens tentent de fuir vers le Liban pour rejoindre les camps palestiniens près de Tripoli ou de Saïda, selon l'UNRWA (Office des Nations unies pour l'aide aux réfugiés palestiniens) qui a lancé un appel aux donateurs pour faire face à la crise humanitaire annoncée chez les réfugiés palestiniens. Quoiqu'il en soit, l'étau s'est considérablement resserré autour du régime syrien avec la sortie récente du vice-président syrien, Farouk al-Cherah, qui a appelé de ses vœux un accord “historique" entre le régime et les rebelles. Convaincu que ni le régime, ni les rebelles ne peuvent gagner militairement, le vice-président, un sunnite comme les insurgés, n'a craint pas d'afficher ses divergences avec Bachar el-Assad, qui le maintiendrait en résidence surveillée à Damas. Il estime qu'il y a des opinions et des points de vue différents dans le commandement syrien. C'est la première fois qu'un haut dirigeant syrien fait de telles déclarations. A-t-il parlé avec le feu vert de Damas ? La question demeure posée d'autant que son entourage a déclaré que la Russie aimerait le voir jouer un rôle dans la transition, par exemple être celui à qui al-Assad léguerait ses responsabilités internationales. La Russie et les Etats-Unis se sont mis d'accord pour envoyer le médiateur international Lakhdar Brahimi à Damas en vue de favoriser une transition politique. L'envoyé de l'ONU et de la Ligue arabe attendait de recevoir le feu vert des services de sécurité de l'ONU pour entamer sa mission. D. B