Le candidat indépendant à l'élection présidentielle, Ali Benflis, a déclaré, jeudi soir à Alger, qu'il ne "saurait accepter" les résultats du scrutin indiquant qu'"ils découlaient de la fraude". "J'annonce à toutes mes concitoyennes et à tous mes concitoyens que je ne saurais sous aucune forme et en aucune circonstance, accepter les résultats qui découleraient de cette entreprise frauduleuse", a-t-il souligné dans une déclaration lue au niveau de sa direction de campagne devant la presse, en réaction aux "informations préliminaires" qui lui sont parvenues. Condamnant avec "force le recours à la fraude", Ali Benflis a affirmé qu'il "s'opposera, de toute son énergie, à ce coup de force électoral" en usant de tous les "moyens politiques pacifiques" ainsi que de "toutes les voies légales" à sa disposition pour que "prévale le choix souverain de notre peuple". Le candidat à la plus haute fonction de l'Etat a relevé dans sa déclaration que les informations préliminaires "en sa possession établissaient l'existence d'une opération de fraude à grande échelle", qui s'est "amplifiée au fur et à mesure de l'approche de la clôture des opérations" de vote, selon lui. Rappelant qu'il a prôné le changement "ordonné et pacifique", le postulant à la présidence de la République a lancé, un appel "à l'ensemble des forces politiques et sociales du pays afin d'engager des larges concertations, ouvertes, pour arriver collectivement à une voie de résistance politique et pacifique qui pourrait faire sortir l'Algérie de son dangereux marasme", a-t-il dit. Par ailleurs, il a réitéré sa détermination à demeurer sur la scène politique en tant que militant pour la démocratie, ajoutant qu'il militera "dans le but de bâtir un Etat démocratique et pour consacrer son projet de renouveau national qui porte les aspirations d'une grande partie du peuple". L'opération de dépouillement se poursuit à travers les différents centres de vote des wilayas. Auparavant, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Tayeb Belaiz, avait affirmé que le ministre de l'Intérieur était seul habilité à donner les résultats préliminaires du scrutin, en vertu du décret définissant ses prérogatives notamment, son article 70. Le Conseil constitutionnel a, de son côté rappelé dans un communiqué que la proclamation des résultats définitifs de l'élection présidentielle relevait de sa "seule" et "unique" compétence.