Les Nations unies ont dénoncé vendredi "les tueries contre les civils" dans le conflit au Soudan du Sud, au lendemain d'une attaque contre une base de l'ONU à Bor (est). "Les partenaires humanitaires sont révoltés par les tueries délibérées de civils dans des hôpitaux, des églises, des bases de l'ONU et d'autres lieux qui devraient être sacro-saints", a déclaré l'agence humanitaire de l'ONU, l'Ocha dans un communiqué. Cette déclaration a été faite alors qu'une attaque perpétrée contre une base des Nations unies dans la ville de Bor (Sud Soudan) a fait au moins 20 morts parmi les réfugiés dans la base et 70 blessés, selon l'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power. Des dizaines de civils et deux Casques bleus ont été blessés dans cette attaque "injustifiée", selon la Mission de l'ONU sur place. L'ONU avait annoncé auparavant que l'attaque avait fait des dizaines de blessés parmi les 5.000 civils réfugiés dans la base, ainsi que deux blessés parmi les Casque bleus qui protégeaient la base. Jeudi, le Coordonnateur humanitaire de l'ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer, avait indiqué dans un communiqué reçu à Nairobi que le cycle dévastateur de violence et de vengeance dans la plus jeune nation du monde "doit prendre fin". De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné cette attaque, la qualifiant de "crime de guerre" et a demandé au gouvernement sud-soudanais "de prendre immédiatement des mesures pour protéger les sites de l'ONU" où sont réfugiés des civils. Ravagée par les combats, la ville de Bor, située à environ 200 kilomètres au nord de la capitale, Juba, a changé de main à plusieurs reprises depuis le début du conflit. Alimenté par une vieille rivalité politique, le conflit oppose le président sud-soudanais Salva Kiir à son ancien vice-président Riek Machar, limogé en juillet 2013. Depuis l'éclatement du conflit le 15 décembre, des milliers, voire beaucoup plus de personnes ont été tuées -aucun bilan précis n'étant disponible - et 900.000 sont déplacées.