L'élection présidentielle de jeudi qui a connu la victoire du président sortant Abdelaziz Bouteflika avec un taux de 81,53%, s'est déroulée dans de "bonnes conditions" à l'exception de quelques incidents mineurs enregistrés dans certaines régions, a indiqué vendredi à Alger le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz. Dans une conférence presse consacrée à la présentation des résultats préliminaires du scrutin qui a enregistré 11.307.478 votants sur les 22.880.678 inscrits, M. Belaïz a expliqué que "ces incidents n'ont pas eu un impact sur le déroulement du processus électoral". Il a précisé que l'opération électorale a été marquée par "des pratiques démocratiques loin de toute violence physique ou verbale", mettant les partis politiques et les candidats devant leurs sens de responsabilité. Le ministre a estimé que les incidents enregistrés lors de la campagne électorale participent de l'enthousiasme lié à de tels événements. A une question sur la déclaration d'un candidat faisant état de fraude lors de cette élection, M. Belaïz a affirmé qu'il était impossible de frauder eu égard à la rigueur des lois. Il a également justifié ses propos du fait de l'existence de la Commission de surveillance de l'élection qui compte des représentants des candidats et qui est présente au niveau des wilayas et des communes ainsi que de la Commission de supervision de l'élection composée de magistrats et des sous-commissions au niveau des communes et des wilayas. "Les procès-verbaux ont été remis aux représentants des candidats au niveau de chaque bureau de vote", a-t-il précisé, soulignant "la totale neutralité de l'administration lors de cette élection". A une question sur l'attitude à adopter avec les organisations et les partis politiques qui avaient appelé au boycott de l'élection et organisé des manifestations, M. Belaïz a précisé que toute personne a le droit d'exprimer ses positions dans un cadre démocratique sauf que "personne n'a le droit de violer les lois de la République ni d'attenter à une personne physique ou morale ni aux biens" conformément à l'article 24 de la Constitution. Au sujet du recul, du taux de participation dans l'élection qui a atteint 51,70% alors que le nombre d'électeurs enregistrés a augmenté, le ministre de l'Intérieur a estimé que l'abstentionnisme électoral "n'est pas le propre de l'Algérie, mais un phénomène qu'on retrouve un peu partout dans le monde". Pour lui, "les raisons de cette abstention doivent être déterminées par des spécialistes", mettant en avant la "conjoncture exceptionnelle que connaît l'Algérie à travers l'organisation d'une élection présidentielle". Il a rappelé, dans ce cadre, la situation "instable" qui prévaut dans certains pays voisins et arabes, les incidences du +printemps arabe+ et "les menaces extérieures" qui pèsent sur la sécurité et la stabilité de l'Algérie. Par ailleurs, à la question de savoir si le taux élevé de participation dans les wilayas du Sud signifiait que les habitants de ces régions étaient plus nationalistes que ceux du Nord, M. Belaïz a déclaré que "tous les Algériens sont égaux et on ne peut faire la distinction entre les régions du pays". L'essentiel, a-t-il dit, est dans "le dévouement au service du pays", précisant que "se tromperait fort celui qui croit pouvoir désunir un jour le peuple algérien ou porter atteinte à l'unité du pays". Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un quatrième mandat avec un taux de 81,53% (8.332.598 voix), suivi d'Ali Benflis (12,18%, soit 1.244.918 voix), Abdelaziz Belaïd (3,36%, soit 343.624voix), Louisa Hanoune (1,37, soit 140.253 voix), Ali Fewzi Rebaïne (0,99%, soit 101.046) et Moussa Touati (0,56%, soit 57.590 voix).