L'instauration d'un programme national de lutte contre les maladies respiratoires, notamment la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est la principale recommandation d'une journée d'étude, samedi à Alger, sur les pathologies respiratoires. Des spécialistes en maladies respiratoires ont insisté, lors de cette rencontre, sur l'intérêt d'établir un programme de prise en charge de ces affections pneumologiques, en vue d'un diagnostic précoce et de la lutte contre les facteurs de risque. La BPCO est une maladie chronique systémique d'origine respiratoire, atteignant les bronches. Elle se caractérise par une obstruction lente et progressive des voies aériennes et des poumons. Les signes de la pathologie sont principalement la toux, les crachats et les difficultés respiratoires. Le Pr Salim Nafti, chef de service pneumologie au CHU Mustapha Pacha a indiqué à l'APS, en marge de cette journée, que l'incidence de la BPCO était en augmentation, en raison de la pollution atmosphérique, du tabagisme, de l'utilisation du charbon dans les campagnes et des pathologies professionnelles. Il a également insisté sur l'importance du diagnostic précoce de cette maladie pour éviter les complications handicapantes, comme les insuffisances respiratoires. Pour ce faire, le Pr Nafti, qui est aussi président de la Société algérienne de pneumologie, a appelé à la formation continue des médecins spécialistes et généralistes, au diagnostic et à la prise en charge de la BPCO. Intervenant sur le même sujet, le Pr Habib Douagui, chef de service pneumo-allergologie, au CHU de Beni Messous a précisé que cette affection des bronches touchait 10 % de la population de plus de 40 ans. Il a noté dans ce sens que la BPCO était une maladie insidieuse car les signes de la maladie apparaissaient une fois les complications installées. En vue de faciliter le diagnostic précoce, le Pr Douagui, qui est aussi président de la Société algérienne et africaine d'allergologie, a plaidé pour la mise à disposition des médecins d'outils nécessaires pour le diagnostic, à l'instar des spiromètres (appareils de mesure du souffle). De son côté, le Pr Noureddine Zidouni, chef de service de pneumologie au CHU Beni-Messous, a souligné que 30 % des motifs de consultation médicale étaient liés aux maladies respiratoires. Le Pr Zidouni qui est aussi président du comité d'experts en tuberculose a toutefois noté que parmi les pathologies respiratoires, la BPCO était une maladie sous diagnostiquée, en raison de la négligence des patients. Il a fait savoir par ailleurs qu'une étude sur les facteurs de risque de cette maladie chronique était en cours de réalisation par une équipe de spécialistes algériens, en collaboration avec l'Union Européenne (UE).