Les pneumopathies chez le sujet âgé peuvent conduire au décès du malade d'où l'intérêt de lancer la spécialité de gériatrie en Algérie pour adapter les soins anti-pneumopathies aux personnes du troisième âge, a suggéré jeudi à Alger le pneumologue, Salim Nafti, chef de service pneumologie au CHU Mustapha-Pacha. “La gériatrie est une spécialité très importante pour la prise en charge des personnes âgées. Elle doit être intégrée en Algérie pour apporter des soins spécifiques aux personnes âgées qui sont de plus en plus touchées par les pneumopathies", a précisé le Pr Nafti, président de la Société algérienne de pneumologie, en marge de la tenue du 16e congrès de pneumo-phtisiologie, dans une déclaration à l'APS. Pour le Pr Nafti, les sujets âgés doivent bénéficier d'une attention “toute particulière" de la part des médecins, étant donné qu'ils sont plus exposés à faire des complications liées aux maladies chroniques que les sujets jeunes. À cet effet, il a recommandé l'introduction de la gériatrie en Algérie, une spécialité qui existe déjà dans les pays occidentaux et qui a permis de réduire le taux de mortalité chez les malades âgés et d'augmenter leur espérance de vie. Selon le Pr Nafti, cette catégorie de la population se caractérise par une baisse des défenses immunitaires, une diminution des capacités respiratoires, cardiaques, hépatiques et d'autres organes “nobles". En plus de l'immunodéficience, les personnes âgées sont aussi touchées par des maladies chroniques telles que l'hypertension artérielle, le diabète et les problèmes de rhumatologie, a ajouté le spécialiste, précisant que cet état de santé les fragilise davantage et les expose à d'autres pathologies pneumologiques comme la broncho-pneumopathie chronique aigue (BPCO). La BPCO est fréquente chez les personnes du troisième âge et a des origines environnementales comme le tabac, la pollution et la biomasse, a rappelé le Pr Nafti. S'agissant de la grippe qui “a fait cette année de nombreux décès chez la catégorie du troisième âge", le spécialiste a plaidé pour la signature d'un mémorandum entre les pneumologues, virologues, épidémiologistes et médecins généralistes pour établir un programme de vaccination adapté aux besoins des cette frange de la population. Le virus de la grippe a muté cette année et a été plus virulent que les années précédentes, a noté le Pr Nafti, ajoutant que les généralistes ne doivent pas négliger les difficultés respiratoires chez leurs malades âgés et doivent les orienter précocement chez des pneumologues. APS