La nécessité de renforcer la solidarité au sein du Mouvement des Non-alignés (MNA) pour faire face aux nombreux défis, notamment sécuritaires et économiques qui se posent aux pays en voie de développement, a été soulignée lors de la 17e conférence ministérielle du Mouvement, ouverte mercredi au Palais des Nations à Alger. Parmi les questions abordées lors de cette conférence placée sous le thème "Solidarité renforcée pour la paix et la prospérité", le phénomène du terrorisme qui prend de l'ampleur à travers le monde et constitue une grave menace pour de nombreux pays notamment dans la région du sahel. Dans ce contexte, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé les pays non-alignés à "poursuivre et unir leurs efforts pour éradiquer le terrorisme dans le monde", dans une allocution lue au nom du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. M. Sellal a, en outre, souligné l'importance que le MNA "poursuive son engagement collectif et solidaire et que ses Etats membres unissent leurs efforts en vue d'éradiquer ce fléau transnational". La conférence d'Alger qui durera deux jours permettra, en outre, de "faire le bilan concret des décisions et recommandations de cette conférence, et de renforcer le contenu de cette réunion", selon le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a été désigné par ses pairs pour assurer la présidence de la 17e conférence ministérielle du MNA. Le MNA appelé à poursuivre ses efforts face aux défis communs Dans son allocution inaugurale, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohamed Javad Zarif dont le pays est président en exercice du MNA a appelé, les pays non-alignés à renforcer leur action "pour la défense de leurs intérêts dans un monde en changement". Il a également souligné l'importance de "promouvoir les efforts" des pays membres du Mouvement pour "plus d'efficacité et pour contribuer à la paix mondiale" et à "préserver les acquis" depuis la création du MNA en 1961 à Belgrade pour faire face aux défis communs des pays tiers-mondistes. Le rôle du MNA dans le règlement des conflits a été par ailleurs salué lors de la conférence d'Alger qui se tient dans un contexte marqué par de nombreuses crises dans le monde notamment en Libye, au Mali et en Syrie. Dans ce sens, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, intervenu à la réunion ministérielle par vidéo-conférence, a salué les efforts déployés par le mouvement dans "la résolution des conflits et la réduction de la pauvreté dans le monde". Pour sa part, la présidente de la commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini- Zuma, a souligné devant les participants à la conférence du MNA, que les efforts du continent africain "se poursuivent toujours dans le cadre du mouvement des Non-alignés pour le développement de l'Afrique et pour éradiquer les conflits et trouver un monde meilleur pour les générations futures". La question de la réforme du système de l'ONU qui constitue une forte revendication des Non-alignés, est aussi au menu de la Conférence d'Alger. A ce propos, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, présent à la réunion, a affirmé que le MNA a aujourd'hui la responsabilité d'actualiser leurs mécanismes et de les adapter aux nouveaux défis, dont ils font face -- le crime organisé l'occupation des territoires, la crise économique, le fossé technologique et sociale --, pour permettre une réforme internationale, dont celle de l'ONU et du Conseil de sécurité. La lutte pour la libération des territoires occupés qui figure aussi parmi les priorités du MNA, a été mise en valeur par le secrétaire général de l'Organisation de coopération islamique (OCI), Iyad Amin Madani qui a déploré, devant, les participants, la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens, et prôné "le dialogue entre les civilisations, les cultures et les religions", pour assurer la paix et la stabilité mondiales. Au plan économique, la nécessité de réduire l'écart entre les pauvres et les riches a été soulignée lors de la conférence ministérielle. A cet égard, le président bolivien, M. Evo Morales, dont le pays assure actuellement la présidence du G77, a mis l'accent sur les efforts des deux organisations (MNA et G77) en matière d'amélioration des conditions socio-économiques des populations et de réduction de l'écart entre les pauvres et les riches, et appelé les deux parties à "travailler ensemble pour la mise en œuvre de projets communs destinés à soutenir le développement économique et social de leurs pays membres".