Le gouvernement centrafricain a annoncé mercredi avoir saisi fin mai la Cour pénale internationale (CPI) pour poursuivre les auteurs des plus graves crimes commis dans le pays. "L'intervention de la Cour pénale internationale nous est apparue aujourd'hui indispensable à la poursuite et au jugement des auteurs des plus graves de ces crimes qui ne sauraient rester impunis", a déclaré la ministre de la Justice Isabelle Gaudeuille dans un communiqué gouvernemental lu à la radio d'Etat. "Par conséquent, au nom de la RCA en date du 30 mai 2014, la présidente de transition a posé un acte clair et fort contre l'impunité. Elle a demandé officiellement à Mme la procureure de la CPI d'enquêter sur la situation qui se déroule en RCA depuis le 1er août 2012", précise le texte. "La RCA, a-t-elle poursuivi, est confrontée à des cycles de violences et de représailles qui semblent ne vouloir jamais cesser. Il faut que cela cesse". "Malheureusement, a déploré la ministre, notre détermination à nous atteler à cette tâche est largement mise à mal. En effet, les juridictions centrafricaines durablement affectées par les violences et les crimes qu'a connus notre pays depuis plusieurs années ne sont pas aujourd'hui en mesure de mener à bien seules les enquêtes et les poursuites indispensables sur ces crimes". Le 7 février, la procureure de la CPI Fatou Bensouda a ouvert une enquête préliminaire sur les exactions commises de mars 2013 à janvier 2014. Cette enquête vise d'une part l'ex-rébellion Séléka, à majorité musulmane, brièvement au pouvoir pendant cette période, et d'autre part les milices chrétiennes anti-balaka, hostiles à l'ex-Séléka et responsables de nombreuses exactions sur les populations civiles musulmanes. En mai une première mission de la CPI est venue à Bangui dans le cadre de cette enquête préliminaire. La CPI a déjà mené d'autres enquêtes concernant d'autres périodes de l'histoire très troublée de la Centrafrique, qui traverse actuellement une crise sans précédent. Les exactions des groupes armés contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.