Le projet de jumelage algéro-européen dans la pêche et les ressources halieutiques a abouti, au bout de deux ans, à l'élaboration d'une stratégie de recherche qui va accompagner la nouvelle feuille de route du secteur à l'horizon 2020, a indiqué jeudi à Alger le ministre Sid Ahmed Ferroukhi. "Un travail intense a été fait par des experts nationaux et européens pour arriver à élaborer une stratégie et un programme de recherche opérationnel pour le secteur de la pêche et des ressources halieutiques", a indiqué le ministre lors de la cérémonie de clôture du projet de jumelage avec l'UE. Initié en 2012, le projet est inscrit dans le cadre du programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association (P3A) portant sur le renforcement des capacités du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA). Le plan de recherche devrait aider le secteur à élaborer sa nouvelle feuille de route qui va orienter les investissements du secteur et accompagner techniquement les activités économiques de la pêche de l'aquaculture durant le prochain plan de développement (2015-2019), a expliqué M. Ferroukhi, qualifiant les résultats de ce projet de "très positifs". Il est prévu également de dynamiser les réseaux de chercheurs et universitaires autour du secteur afin d'accompagner le programme des investissements qui concerne aussi bien la pêche marine que l'aquaculture. Le directeur général du P3A, Abdelaziz Guend, a souligné, pour sa part, qu'"une expertise de qualité a été mise à la disposition des responsables du secteur de la pêche notamment ceux du CNRDPA pour qu'ils puissent jouer leur rôle d'accompagnateurs de la stratégie de développement du secteur". Parmi les priorités de recherche de la nouvelle feuille de route, les responsables du secteur ont cité le suivi de la dynamique des écosystèmes exploités par la pêche pélagique et démersale et le développement de l'aquaculture marine et continentale. Il s'agit aussi de faire des recherches sur les ressources vivantes aquatiques et l'interaction entre le milieu et la ressource et suivre la dynamique des systèmes d'exploitation par l'analyse des filières, la commercialisation et les aspects socio-économiques. Le Centre pourra aussi donner son avis scientifique sur les outils de gestion de la ressource notamment sur le repos biologique, les aires maritimes protégées et la gestion de l'effort de pêche. Il est aussi attendu de ce projet de jumelage qu'il aide la communauté scientifique algérienne à développer ses recherches qu'elle effectue à travers le bateau de recherche algérien. "L'Algérie doit disposer d'un organisme de recherche de premier plan en Méditerranée pouvant répondre, à la fois, aux attentes des professionnels et de l'administration et prendre sa place dans la communauté scientifique régionale. C'est un objectif qui pourrait prendre cinq à dix ans, mais le projet de jumelage a mis le CNRDPA sur de bonnes rails", a indiqué, pour sa part Philippe Ferlin, chef de projet principal "Accord de consortium France-Italie". Cet expert a insisté sur la nécessité d'impliquer la recherche dans la gestion de la ressource de façon durable. "On ne peut pas gérer une ressource sans un avis scientifique sérieux, donc, il faut que le CNRDPA ait des équipes scientifiques de très haut niveau", a-t-il ajouté. Pour orienter l'effort de pêche, le secteur a lancé récemment des plans d'aménagement des pêcheries dont les premiers résultats sont prévus pour l'année 2015. "Le centre donnera son avis pour une meilleure prise de décision par rapport à la ressource et l'effort de pêche. Le défi est de gérer la ressource de façon rationnelle tout en assurant au pêcheur un revenu décent", a souligné le directeur général du CNRDPA, Mohamed Kacher.