L'Union européenne doit offrir aux réfugiés de plus grandes possibilités de rejoindre son territoire afin d'empêcher les passages clandestins et les drames en mer, a affirmé, lundi à Bruxelles, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cecilia Malmstrom. "Actuellement, les réfugiés ont une seule possibilité pour arriver en Europe, c'est la réinstallation. Il n'y a rien d'autre", a souligné Mme Malmstrom au cours d'une conférence de presse à la veille d'une réunion des ministres européens de l'Intérieur organisée à Milan. "Nous devons trouver des voies légales pour leur permettre de gagner l'Europe, sinon ils choisissent les voies illégales et se livrent aux trafiquants", a déploré Cecilia Malmstrom. Elle a rappelé qu'elle avait proposé la création de visas humanitaires, mais "cette proposition n'est pas bien accueillie par les Etats membres", a-t-elle indiqué, déplorant, le peu de progrès enregistrés sur cette question. "Les pays voisins de la Syrie accueillent 3 millions de réfugiés, et moins de 100.000 ont été réinstallés dans les 28 pays de l'UE. Ce n'est pas beaucoup", a souligné Mme Malmström. "Les besoins sont énormes et les 28 Etats doivent s'engager", a-t-elle plaidé. Les ministres européens doivent également dire comment ils comptent répondre aux appels de l'Italie, confrontée à un afflux de migrants. L'Italie a lancé l'opération Mare Nostrum en octobre dernier, quelques jours après la mort de 366 migrants noyés au large de l'île de Lampedusa. En un peu plus de huit mois, 73.686 personnes ont été sauvées, soit une moyenne de 270 par jour. A elle seule, la Marine italienne a recueilli près de 50.000 migrants, essentiellement venus de Syrie et d'Afrique subsaharienne. Des hommes dans une écrasante majorité, mais aussi 10% de femmes et plus de 6.000 enfants, certains sans aucune famille. Les autorités italiennes demandent un engagement de tous les Etats membres pour continuer l'opération Mare Nostrum. "Nous allons voir à Milan ce qui peut être fait. Nous attendons de connaitre exactement les besoins des autorités italiennes pour en discuter", a rapporté Mme Malmstrom.