Le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Abdelkader Taleb Omar, a appelé, jeudi à Boumerdès, à la libération des prisonniers politiques sahraouis répartis à travers différentes geôles marocaines. Il a également appelé, lors de son allocution de clôture de la cinquième édition de l'université d'été des cadres du Front Polisario et de la RASD, à la nécessité de mettre la lumière sur le sort des citoyens sahraouis disparus, demeurant toujours inconnus "à l'exception de la découverte, de temps à autre, de charniers collectifs". "Des experts internationaux ont déterminé la responsabilité du régime marocain dans ces crimes collectifs", a déploré le responsable sahraoui, ajoutant que plusieurs organisations des droits de l'Homme et d'inspecteurs internationaux réclament la nécessité de "mettre en place des mécanismes de protection des droits des citoyens sahraouis et de mettre un terme aux violations commises par le régime marocain". Le rejet du Maroc de toute initiative de ce genre constitue, a souligné M. Taleb Omar, "une preuve tangible que le royaume chérifien a peur et tient à cacher des vérités". Il a estimé que le régime marocain "défie" l'Organisation des Nations Unies (ONU) à travers ses tentatives de "geler les démarches pacifiques visant à résoudre ce conflit", de "bloquer les négociations et les visites de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'organisation onusienne dans la région", de "menacer l'existence même de la Minurso" et de "poursuivre le bradage des richesses naturelles sahraouies". "L'acharnement du Maroc à adopter cette politique d'escalade à l'encontre de l'ONU, des pays voisins et du peuple sahraoui est due à sa conviction de la vanité de ses thèses", a affirmé le même responsable, appelant l'ONU à "adopter des positions plus fermes et plus rigoureuses afin de contraindre le régime marocain à obéir à la légitimité internationale". La politique "expansionniste" du Maroc et "sa production et exportation de stupéfiants", représentent la principale raison de "la paralysie de l'Union maghrébine", a-t-il déploré, soulignant que "la préservation de la paix, de la stabilité et de la coopération entre les pays du Maghreb dépend de l'abandon du Maroc de sa politique expansionniste et destructrice". Plusieurs personnalités sahraouies et algériennes ont été honorées lors de la cérémonie de clôture de cette université d'été, qui s'est déroulée pendant 21 jours en présence de 500 cadres sahraouis. Une lettre de remerciement et de reconnaissance du peuple sahraoui au président Abdelaziz Bouteflika a été également lue à cette occasion. Président de la coordination européenne de solidarité avec le peuple sahraoui, (EUCOCO), Pierre Galant, a également tenu une allocution, lors de cette cérémonie, qui a été, par ailleurs, marquée par la signature d'une convention de jumelage entre la commune de Boumerdes et la wilaya de Boudjedour au Sahara occidental. Le régime marocain a échoué dans sa tentative d'isoler la RASD au sein de l'Union africaine (Taleb Omar) BOUMERDES - Le régime marocain a "échoué" dans sa tentative de "changer les positions de certains pays africains vis-à-vis de la cause sahraouie" et à "isoler la RASD" au sein de l'Union africaine, a indiqué, jeudi à Boumerdès, le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique, Abdelkader Taleb Omar. "Le roi du Maroc tentait, en vain, de changer les positions de certains pays africains vis-à-vis de la cause sahraouie lors de ses visites récentes dans certains pays de l'Afrique de l'Ouest", a indiqué M. Taleb Omar, dans une conférence de presse animée à l'occasion de la clôture de l'université d'été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le régime marocain "a été surpris" par la décision de l'Union africaine, soutenant la cause sahraouie et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, après l'adoption consensuelle de la désignation d'un envoyé spécial de l'UA pour le Sahara occidental, a encore indiqué le même responsable. Cette décision a constitué "une grande victoire" pour la cause sahraouie et un "coup dur pour le rêve marocain de réintégrer l'UA, après son retrait de cette organisation suite à l'entrée de la RASD en son sein". Le Premier ministre sahraoui a, en outre, appelé la communauté internationale à "prendre ses responsabilités" vis-à-vis de la cause sahraouie, en "faisant pression sur le régime marocain et l'amener à obéir à la légitimité internationale". "Le peuple sahraoui privilégie, pour l'heure actuelle, la voie pacifique et poursuit les efforts dans ce sens", a souligné M. Taleb Omar, signalant, d'autre part, que ce peuple "renforce également ses capacités militaires pour être prêt à faire face à toute autre éventualité". A une question sur les tentatives du Maroc d'impliquer directement l'Algérie dans la question sahraouie, le responsable de la RASD a affirmé que "le Maroc se tourne vers l'accusation de l'Algérie et tente de l'impliquer à chaque fois que ses problèmes internes s'intensifient". "Le monde entier atteste que la position de l'Algérie vis-à-vis de la cause sahraouie n'est pas différente des positions de 84 autres pays, et les positions d'organisations et instances internationales favorables aux droits des peuples à l'autodétermination", a souligné le Premier ministre sahraoui.