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Mohamed Abdelaziz n'écarte pas le recours aux armes en cas d'échec des négociations Tout en privilégiant la voie «pacifique» pour régler le conflit l'opposant au Maroc
Photo : S. Zoheir De notre envoyé spécial à Mijek (territoires libérés) Lyes Menacer «Il faut développer les capacités de notre armée», a déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi, dans la localité de Mijek, le président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, à ses concitoyens dans son discours de clôture des festivités du 35e anniversaire de la proclamation de l'unité sahraouie. Selon lui, «si l'option des négociations ne permet pas au peuple sahraoui d'atteindre ses objectifs d'indépendance, nous allons revenir au fusil». Le président de la RASD a indiqué que cette option (reprise des armes) «existe et reste ouverte», rappelant au passage que le droit du peuple sahraoui à la résistance armée a été, déjà, consacré par l'ONU en 1972, tout en disant rester ouvert à «la voie pacifique» pour le règlement du conflit opposant le Sahara occidental à l'occupant marocain. M. Abdelaziz s'est montré confiant malgré dix-neuf longues années d'attente à ce que le Maroc se plie à la légalité internationale. «L'insurrection pacifique dans les territoires sahraouis occupés a porté ses fruits, faisons qu'elle s'intensifie et qu'elle se consolide. L'avenir est prometteur pour la résistance populaire sahraouie», a-t-il estimé en fait, assurant que «la résistance pacifique des Sahraouis des villes occupées a réalisé de nombreuses victoires», depuis le début de la guerre et la signature de l'accord du cessez-le-feu en 1991. Mohamed Abdelaziz a expliqué que l'insurrection pacifique des villes sahraouies occupées et la présence des Sahraouis résidant dans les villes du sud du Maroc ont mis Rabat dans une position inconfortable face au monde. Le régime marocain s'est trouvé «au banc des accusés» sur plusieurs fronts, dont la question des droits de l'homme, le blocage des négociations et l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui, ainsi que le pillage des richesses naturelles au Sahara occidental, a-t-il précisé devant une foule de ressortissants sahraouis venus à Mijek des camps de réfugiés installés à la frontière algérienne et des pays voisins comme la Mauritanie, le Mali et le Niger. «Nous défendons une cause juste», a-t-il souligné donnant pour preuve la reconnaissance de la RASD par l'Union africaine et nombreux pays dans le monde. Pour le président de la RASD, la politique expansionniste du Royaume chérifien n'a aucun avenir au Sahara occidental, appelant son peuple à rester uni pour contrecarrer toutes les tentatives marocaines à semer la division au sein des Sahraouis. Le régime marocain, de nature expansionniste, n'a pas tiré les leçons de sa tentative d'invasion de la Mauritanie et de l'Algérie en 1963 (un an seulement après son indépendance). La «politique expansionniste qui a été mise en échec, en Algérie et en Mauritanie, sera également mise en échec au Sahara occidental» qui a été envahi par les forces de l'armée royale du Roi Hassan II dès le retrait espagnol en 1975, a-t-il conclu.