Le danger que présente la pollution plastique sur l'écosystème en mer Méditerranée et la probable incorporation du plastique dans la chaîne alimentaire ont été déplorés par les chercheurs et scientifiques de la mission Tara expédition dont le voilier fait escale à Alger du 9 au 12 septembre 2014. S'exprimant lors d'une conférence-débat animée à l'Ecole nationale supérieure des sciences de la mer et de l'aménagement du littoral (ENSSMAL, Alger), Marie Barbieux qui fait partie de la mission de Tara expédition, a précisé que la présence croissante de micro-plastiques dans la mer et sa probable incorporation dans la chaîne alimentaire et donc dans les assiettes pose problème, mettant ainsi l'accent sur "l'urgence d'avancer vers des solutions concrètes". Mme Barbieux qui est doctorante de l'université Pierre et Marie Curie (France) a recommandé d'assainir les eaux, de mieux gérer les déchets, d'aller vers la fabrication d'un plastique biodégradable tout en encourageant, a-t-elle recommandé, un "tourisme durable à même de créer des aires marines protégées". S'exprimant devant les étudiants de l'ENSSMAL, cette chercheuse a indiqué que le plastique n'existe pas dans la nature, mais il a été créé par l'homme, soulignant que c'est une matière qui n'est pas biodégradable, qui s'use et se fragmente dans les océans. Selon elle, le plancton qui est à la tête de la chaîne alimentaire aquatique, se nourrit entre autres de ce plastique d'où les dangers que présente cette matière, précisant que la Méditerranée, menacée par ce phénomène, représente 450 millions d'habitants et abrite près de 8% de diversité biologique marine. La Méditerranée c'est aussi 30% du trafic maritime mondial, ce qui explique la multiplication des pollutions venant des terres, a-t-elle dit. C'est dans ce sens, qu'une étude scientifique est menée à bord de Tara, à savoir la pollution plastique qui influence la chimie de la mer. Cette recherche est coordonnée par le Laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer (France) et l'université de Michigan (Etats-Unis d'Amérique). Le voiler Tara Océans qui parcourt les mers du globe avait effectué une expédition en Algérie en 2009. Tara Océans comprend à son bord une équipe scientifique internationale et multidisciplinaire, associant les océanographes, les biologistes, généticiens et physiciens de différents laboratoire de renommée mondiale, a-t-on indiqué sur place. Du point de vue scientifique, l'Algérie est un des points d'échantillonnage pour cette expédition. De son côté le directeur de l'ENSSMAL, Boualem Hamdi a indiqué à, l'APS que le passage de l'expédition Tara entre dans le cadre de la coopération dans le domaine de la recherche scientifique entre l'Algérie et la France. Il a qualifié le thème scientifique de cette expédition (pollution par les plastiques) de "sociétal", car il s'agit d'une problématique nationale et internationale d'où la nécessité d'informer la société des dangers de cette pollution, a-t-il dit. "La venue des chercheurs de Tara à l'ENSSMAL entre dans le cadre des échanges, de la coopération algéro-française et la recherche océanographique qui font partie des accords de recherches signés entre les deux pays", a-t-il ajouté, soulignant que des projets de recherche vont être initiés sur la micro et macro-plastique après le passage de Tara en Algérie. Le passage du voilier Tara intervient après la finalisation d'une campagne océanographique algéro-française qui s'est déroulée du 14 août au 10 septembre 2014. Cette campagne a permis d'effectuer un nombre de fragments entre Bejaia et Alger à bord du navire Titis du CNRS où il y avait des équipes d'étudiants algériens et français, selon le directeur de l'Ecole.