Le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU au Mali Bert Koenders a souligné que le processus du dialogue intermalien mené sous la médiation de l'Algérie est extrêmement sérieux, relevant la volonté de toutes les parties à parvenir à un consensus, dans un entretien au journal malien Le Reporter mis en ligne mercredi. Lors des négociations dont la seconde phase a débuté le 1er septembre dernier, "on a pu dégager une feuille de route à travers la médiation qui a pour chef de file l'Algérie. Médiation dans laquelle il y a presque tous les pays de la région, toutes les institutions internationales comme les Nations unies, l'Union africaine", a-t-il dit. "Il y a eu la signature entre les différentes parties de la cessation des hostilités et la volonté de la Communauté internationale de soutenir ces négociations", a rappelé M. Koenders. Pour lui, "les conditions sont propices" pour obtenir un résultat durable, relevant que "pour ce début, il s'agissait de créer un climat de confiance entre tous les protagonistes". Après "les premières difficultés" liées à "quelques débats de procédures", les choses ont évolué puisque, a-t-il expliqué, les discussions portent maintenant sur "les vrais sujets comme les institutions futures, la spécificité du nord, la souveraineté, l'intégrité et la laïcité du pays". "Sur la base de ce principe, on a quatre groupes de travail qui s'occupent des aspects politico-institutionnels, la sécurité, le développement, et l'importance de la réconciliation", a-t-il encore précisé. M. Koenders a indiqué que le Secrétaire général des Nations unies M. Ban Ki-moon va organiser le 27 septembre prochain une réunion à New York "pour s'assurer que la communauté internationale reste avec les Maliens pour trouver une solution à pour s'assurer qu'il y ait un accord, qu'il y ait aussi un accompagnement". La rencontre de New York a "deux intérêts", a-t-il expliqué : "le premier est d'assurer avec tous les pays de la région et avec tous les acteurs, qui peuvent avoir une influence, que pendant les négociations, qu'il n'y ait pas de violences" et "le second, c'est comment assurer, dans un monde où il y a beaucoup de conflits, que les forces onusiennes (Minusma) restent au Mali". M. Koenders a par ailleurs condamné les récentes attaques contre des soldats des forces onusiennes au Mali. "Ces harcèlements sont l'œuvre de gens qui sont jaloux de ce qui se passe à Alger (NDLR, le dialogue intermalien)", et qui "cherchent coûte que coûte à détruire. Mais ils verront devant eux la communauté internationale", a-t-il assuré. Les négociations de la seconde phase du dialogue intermalien qui se poursuivent actuellement ont débuté le 1er septembre. La phase initiale qui avait eu lieu du 17 au 24 juillet à Alger, a été couronnée par la signature de deux documents comportant la feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger et une déclaration de cessation des hostilités entre le gouvernement du Mali et six mouvements politico-militaires du nord de ce pays. Outre les représentants du gouvernement malien, les six mouvements signataires des deux documents étaient le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident).