Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a appelé samedi, depuis New-York, les groupes armés du Nord du Mali à faire preuve de "courage politique" pour avancer dans les négociations de paix, et a réitéré la volonté de Bamako de parvenir à un accord. "J'invite les mouvements du nord à faire montre de courage politique", a déclaré M. Keïta, à l'ouverture d'une réunion de haut niveau consacrée au Mali, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. "Je réaffirme solennellement la détermination du Mali à trouver par la voie du dialogue une solution définitive à la crise dans le nord", a poursuivi M. Keïta, affirmant que son gouvernement restait "disposé à discuter de toute option visant à trouver la meilleure formule" pour le nord du pays. Des mouvements du nord du Mali ont annoncé récemment leur décision de parler d'une "seule voix" au nom du peuple de l'Azawad dans le cadre du dialogue avec pour but d'arriver à une solution "juste" et "globale" pour toutes les parties concernées. Le gouvernement malien et six mouvements du Nord Mali ont signé en juillet à Alger une feuille de route des négociations pour ramener la paix dans ce pays du Sahel. Le représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu au Mali, Bert Koenders, avait souligné dans un entretien au journal malien Le Reporter mis en ligne mercredi que "le processus du dialogue intermalien mené sous la médiation de l'Algérie est extrêmement sérieux, relevant la volonté de toutes les parties à parvenir à un consensus". Lors des négociations dont la seconde phase a débuté le 1er septembre dernier, "on a pu dégager une feuille de route à travers la médiation qui a pour chef de file l'Algérie. Médiation dans laquelle il y a presque tous les pays de la région, toutes les institutions internationales comme les Nations unies, l'Union africaine", a-t-il affirmé. "Il y a eu la signature entre les différentes parties de la cessation des hostilités et la volonté de la Communauté internationale de soutenir ces négociations", a rappelé M. Koenders. Pour lui, "les conditions sont propices" pour obtenir un résultat durable, relevant que "pour ce début, il s'agissait de créer un climat de confiance entre tous les protagonistes". Les négociations de la seconde phase du dialogue intermalien qui se poursuivent actuellement ont débuté le 1er septembre. La phase initiale qui avait eu lieu du 17 au 24 juillet à Alger, a été couronnée par la signature de deux documents comportant la feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger et une déclaration de cessation des hostilités entre le gouvernement du Mali et six mouvements politico-militaires du nord de ce pays. Outre les représentants du gouvernement malien, les six mouvements signataires des deux documents étaient le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident).