Le président nigérien Mahamadou Issoufou a appelé jeudi la communauté internationale à prendre des initiatives ‘‘courageuses'‘ pour mettre fin aux violences dans le pays. ‘‘La communauté internationale, en rapport avec les pays voisins de la Libye, doit créer les conditions de neutralisation des milices, réconcilier tous les Libyens sans exception, former un gouvernement d'union qui organisera des élections sous l'égide de la communauté internationale'‘, a déclaré M. Issoufou, en réclamant une mission onusienne de stabilisation des institutions. ‘‘C'est à la communauté internationale de prendre une grande initiative diplomatique en vue de promouvoir une réconciliation nationale qui doit consacrer la fin de la violence et du chaos (...) il faut avoir le courage de changer radicalement de perspective'‘, a poursuivi M. Issoufou. ‘‘En tant que dirigeant d'un pays voisin de la Libye, dont l'économie et la sécurité ont été gravement affectées par ce qui s'y déroule depuis trois ans, ma conviction est qu'il est dangereux de laisser les choses en l'état'‘, a-t-il ajouté. Depuis la chute en 2011 de l'ancien régime de Maâmmar El-Gueddafi, la Libye est en proie à l'anarchie, les autorités ne parvenant pas à contrôler les milices armées rivales, composées notamment d'‘‘ex-révolutionnaires'‘. Les participants à une réunion restreinte organisée lundi à New York par le Département d'Etat américain ont salué les efforts des pays voisins de la Libye et l'initiative algérienne visant l'encouragement d'un dialogue inter libyen et une réconciliation nationale. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de cette réunion restreinte à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, les participants ont ‘‘salué les efforts des pays voisins de la Libye et plus particulièrement l'initiative algérienne d'inviter dans les meilleurs délais possibles, les leaders libyens et les représentants des différentes forces politiques en présence, à participer à un dialogue devant mener à la réconciliation nationale'‘. L'Algérie, rappelle-t-on est à l'origine du lancement de l'initiative des pays voisins de la Libye, laquelle initiative en est à sa 4e réunion. Les pays voisins devraient se retrouver de nouveau en octobre prochain à Alger et les protagonistes politiques libyens sont invités à s'asseoir autour de la table de dialogue à l'occasion de cette réunion, rappelle-t-on. La position de l'Algérie dans cette initiative consiste à rejeter toute intervention étrangère en Libye et à favoriser un dialogue inclusif devant déboucher sur une solution politique permettant le retour à la stabilité et à la paix en Libye. Qualifiant l'initiative de l'Algérie de ‘‘très importante'‘, l'Envoyé spécial de l'Italie pour la Libye, Giuseppe Buccino Grimaldi, a indiqué jeudi à Alger qu'‘‘elle (l'initiative) se connectera avec celle l'Envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, Bernardino Léon'‘ qui oeuvre en faveur d'une solution en Libye. ‘‘Nous soutenons l'initiative et la position algériennes ainsi que ses efforts pour une solution en Libye'‘, a en outre affirmé M. Giuseppe dans une déclaration à la presse au terme de son audience avec le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Ahmed Senouci Bereksi. ‘‘L'Algérie et l'Italie sont deux pays très préoccupés par la situation en Libye et ce, pour différentes raisons car la stabilité de la Libye c'est aussi celle de l'Algérie et de l'Italie'‘, a-t-il ajouté, relevant à ce titre les conséquences de cette crise, notamment ‘‘l'immigration des Libyens vers l'Italie'‘.