Le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) appelle à habiliter le réseau national de mesure de la qualité de l'air à suivre de près les concentrations de l'ozone et d'autres polluants atmosphériques et leurs évolutions spatiales et temporelles, a indiqué jeudi son directeur, Noureddine Yassaa, dans un communiqué de presse. Suite aux résultats d'une étude menée par des chercheurs étrangers sur le taux de mortalité prématurée dans le monde qui relèvent que "la mortalité par l'ozone par personne est la plus importante en Algérie, au Maroc et à Taiwan", le CDER a jugé ce constat "assez surprenant" et nécessite aussi des études épidémiologiques et sociologiques. Ces études doivent être menées, selon M. Yassaa, en "étroite collaboration avec les scientifiques oeuvrant dans le domaine de la pollution de l'air à l'effet de mieux examiner l'ampleur de la pollution de l'air (en Algérie) et évaluer son impact sur la santé de la population". Concernant l'Afrique, le directeur du Cder a estimé qu'"en raison d'absence de réseaux de mesures dans la majorité des pays africains où les émissions des polluants de l'air ne sont soumises à aucun contrôle ou à une régulation efficace, toutes les estimations des risques de la pollution atmosphérique sur la mortalité souffrent d'énormes incertitudes". Il a relevé que "les futures stratégies énergétiques dans les pays africains ne sont pas claires et n'intègrent pas la vie humaine comme étant le centre de tout plan de développement", ajoutant que le continent africain constitue un "hot spot" pour de nombreux scientifiques. M. Yassaa a rappelé que selon les différentes estimations faites par des laboratoires européens et américains "les rejets atmosphériques de gaz et de particules dérivés de la combustion de fossiles et les biocarburants augmenteraient substantiellement en Afrique dans un futur proche à cause de l'urbanisation". Il a précisé que l'ensemble des défis majeurs auxquels sont confrontés les pays africains (éradication de la pauvreté et des épidémies, l'accès à l'éducation, à l'eau et à l'énergie, etc.), "doivent s'inscrire dans le contexte du développement durable". Il a, à cet égard, souligné la nécessité d'un appui international pour la mise en place de "stratégies et mécanismes permettant le soutien au développement technologique et à l'innovation, au transfert et à la diffusion de technologie et au renforcement des capacités humaines". M. Yassaa a proposé la mise en place de stratégies et actions "concrètes" et "concertées" pour utiliser les énergies renouvelables et inculquer aux populations la culture de la consommation modérée, ainsi que d'autres relatives à l'industrie respectueuse de l'environnement, au transport en commun, à l'agriculture rationnelle et la promotion du concept de la ville intelligente. Il a estimé que ces mesures ont des "co-bénéfices certains tant sur le plan de la sauvegarde de la vie humaine, la protection de l'environnement et la lutte contre le changement climatique que sur le plan d'économies en dépenses, de santé et de lutte contre le gaspillage des ressources".