Le directeur du Musée national du Moudjahid, Mustapha Bitam a affirmé que son musée avait réussi, jusqu'à présent, à recueillir un nombre considérable de témoignages vivants de moudjahidate et moudjahidine, dans une course contre la montre pour finaliser cette opération, à laquelle l'Etat a consacré d'importants moyens. Le musée qui a engagé une véritable course contre la montre en vue de recueillir les témoignages des moudjahidine "est appelé à accélérer le processus d'enregistrement du plus grand nombre possible de témoignages de ces acteurs de la Révolution", a indiqué M. Bitam dans un entretien accordé à l'APS, à l'occasion de la célébration du 60eme anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale. 25 moudjahidate et moudjahidine, encore en vie, parmi ceux qui ont vécu la révolution nationale et les artisans des plus belles épopées de l'histoire contemporaine, sont reçus quotidiennement par le musée pour l'enregistrement de leurs témoignages, a-t-il précisé. Les spécialistes du musée procèdent d'abord à l'enregistrement de ces témoignages à l'intérieur d'un studio doté d'équipements modernes, puis ils les distribuent, en tant que référence de base à l'écriture de l'histoire et partie intégrante de la mémoire nationale, a-t-il ajouté. "Un nombre important de témoignages a été collecté suivant un programme tracé depuis plusieurs années par le ministère de tutelle", a-t-il rappelé. Le musée "oeuvre d'arrache-pied à l'enregistrement des témoignages vivants des moudjahidine, en tant que matière brute à confier aux histories, aux fins de leur exploitation dans l'écriture de l'histoire de l'Algérie", a-t-il soutenu. Concernant l'encadrement, la structuration, l'organisation et l'archivage de ces témoignages, le responsable a souligné que des mesures rigoureuses ont été prises à cet effet pour procéder à un bon enregistrement, notamment à travers le recours à une technique élaborée et en prenant en compte différents facteurs dont le lieu de l'enregistrement, la prise de son et la réalisation des témoignages. La prise en compte de tous ces facteurs contribuera à l'avenir à garantir une matière de base de qualité et son exploitation par les spécialistes, a-t-il affirmé. Le musée "n'écrit pas l'histoire mais rassemble la matière brute à l'instar des moudjahidine et moudjahidate qui écrivent leurs mémoires ou bien apportent leurs témoignages. La mission d'écriture de l'histoire incombe aux historiens qui se chargent d'examiner, scruter, comparer et traiter la matière historique collectée", a-t-il poursuivi. Le responsable a appelé à la création de chaînes privées consacrées à l'histoire nationale qui constitueront une ressource et une référence indispensables aux organes de presse, notamment audiovisuels qui s'intéressent à l'histoire de la révolution et au mouvement national en particulier. Sur le sort des témoignages recueillis jusqu'à présent, M. Bitam a souligné qu'"ils sont archivés selon les wilayas et les témoins", ajoutant que le musée a intensifié récemment ses efforts, à la veille de la célébration du 60e anniversaire de la glorieuse guerre de révolution, pour organiser des sorties sur le terrain, à travers tout le territoire national en vue de recueillir des témoignages. L'objectif de ces sorties est de collecter tous ce qui se rapporte aux hauts faits de la résistance et de la guerre de libération, à savoir des documents écrits, des vidéos, des témoignages, outre des sites, des prisons et des centres de détention. Quant à la véracité des témoignages des moudjahidine, M. Bitam a souligné que cette question "ne relève pas de la responsabilité du musée mais de celle des historiens et chercheurs spécialisés". S'agissant de la collecte des témoignages sur la révolution à l'étranger, M. Bitam a précisé que cette question était du ressort du centre national d'études et de recherches sur le mouvement national et la révolution du 1 novembre, dans le cadre d'un programme spécial du ministère des moudjahidine. A une question sur les archives du musée, il a précisé qu'il est procédé actuellement au tri, à la classification et à l'indexation des documents disponibles collectés durant la période post-coloniale. Il a, en outre, appelé historiens, chercheurs et étudiants ainsi que tout citoyen s'intéressant à l'histoire à se rapprocher du musée pour s'enquérir des différentes titres qu'il renferme. Le musée national du moudjahid est une institution publique à caractère historique et culturel, dont la principale mission est de collecter le maximum de documents et de témoignages et tous ce qui se rapporte aux hauts faits de la révolution.