Les électeurs suisses devraient se prononcer prochainement sur une proposition de la droite populiste visant à inscrire dans la Constitution la "protection du secret bancaire" en faveur des nationaux. Cette initiative baptisée "oui à la protection de la sphère privée", lancée le 25 septembre, "a formellement abouti en recueillant le nombre de signatures requises, soit plus de 117.000 ", indique le gouvernement dans un communiqué. Le texte proposé vise la consécration du principe de l'inviolabilité de la sphère privée et des données sur la situation financière de tout citoyen. Cette démarche risque de porter un coup dur à l'exécutif qui a fait de la lutte contre les abus du secret bancaire "une priorité absolue", après une succession d'affaires de fraude à l'étranger dans lesquelles sont impliquées des banques helvétiques. "Notre démarche a pour but de protéger les données financières privées des personnes domiciliées ou sises en Suisse et d'empêcher l'administration de se servir à souhait dans les données des citoyens", affirment les partisans du projet de référendum. Les promoteurs de l'initiative appartiennent à l'Union démocratique du centre (UDC), au Parti radical-libéral (PLR) et au Parti démocrate-chrétien (PDC), formations politiques qui siègent au gouvernement fédéral. En cas d'obtention de la majorité, l'exécutif n'aura plus la possibilité de se conformer aux recommandations de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du Groupe d'action financière (GAFI), organisme intergouvernemental de lutte anti-blanchiment.