Les pays engagés dans la coalition internationale pour lutter contre le groupe de l'"Etat islamique", tentent de juguler le flux quotidien d'images et de textes diffusés par ce groupe sur les réseaux sociaux. Dans une tribune publiée mardi dans l'édition britannique du quotidien de la cité "Financial Times", le nouveau patron de l'agence britannique de surveillance (GCHQ) a appelé les grandes entreprises américaines, investies notamment dans la toile à coopérer davantage dans la lutte contre les groupes djihadistes comme "l'Etat islamique" (EI). Pour ce responsable, internet est devenu un véritable "centre de contrôle et de commandement" pour les groupes djihadistes. Les services de renseignement "ne peuvent régler ce problème" sans "un plus grand soutien du secteur privé, notamment de la part des plus grands groupes de technologie américains qui dominent le web", a estimé le numéro 1 de l'agence britannique de surveillance. Outil de propagande et de recrutement par excellence, la toile inquiète sérieusement les pays occidentaux qui multiplient les actions pour contrer cette propagande. La semaine dernière, les Etats-unis avaient appelé au cours d'une réunion à Koweït, les pays de la coalition à réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour discréditer le discours propagandiste djihadiste. Face aux "gros moyens" mis par le groupe de "l'Etat islamique" qui a investi l'ensemble des supports en ligne, développant, selon des spécialistes leur "propre application sur le réseau Twitter" ainsi que des "logiciels pointus de mise en scène" des massacres qu'ils commettent, les pays occidentaux ont pris des mesures pour réduire les capacités de nuisance de ces groupes, très actifs sur la toile. En France, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture un projet de loi donnant la possibilité, pour l'autorité administrative, de demander aux fournisseurs d'accès au net de bloquer les sites incriminés. La justice est aussi autorisée à procéder à des recherches des données dans les serveurs informatiques, situés à l'étranger. L'Allemagne avait, pour sa part, pris un dispositif interdisant toute communication par texte, image ou son sur les réseaux sociaux en relation avec le groupe de l'"Etat islamique". De nombreux pays comme le Canada ont renforcé leur arsenal juridique destiné à bloquer les sites glorifiant le terrorisme et empêcher l'embrigadement sur internet.