La diffusion et la promotion du livre restent le maillon faible de la chaîne des métiers du livre, ont estimé des éditeurs, libraires et distributeurs, qui mettent en cause le "grand manque" de communication constaté entre les différents intervenants sur ce marché particulier. Réunis dans des tables rondes, en marge du 19e Salon international du livre d'Alger (Sila), autour des librairies et des problèmes de distribution de diffusion du livre, les professionnels ont déploré les multiples "défaillances" existant dans le processus de promotion du produit littéraire en général. Des distributeurs comme Smaïl M'hand, des éditions Hibr, ou encore Athmane Flici (Dar el Othmania) ont regretté de devoir trop souvent accomplir "un travail de simple commerçant" pour convaincre leurs clients, les libraires, qui ne sont pas toujours informés des nouveautés ou du potentiel de ventes des ouvrages. Pour sa part, la libraire Malika Sadek s'est plainte de "l'isolement" de sa corporation, réduite à "s'informer dans les journaux" des quelques nouveautés éditoriales, très médiatisées, ou à se tenir informée auprès de quelques lecteurs avertis, avant de passer commande chez l'éditeur. Aux yeux des professionnels du livre, la promotion devrait être assurée par "une plateforme de diffusion" à même de faire valoir le produit à toutes les étapes de sa commercialisation, ce qui ne peut que bénéficier à toute la chaîne, de l'auteur au lecteur. Les participants ont également souligné l'aspect financier de la distribution, un créneau qui s'avère "peu rentable" vu le "nombre infime de librairies" ouvertes sur le territoire national, et "la faible demande" sur le marché du livre qui ne doit sa survie, selon eux, qu'au livre scolaire et aux ouvrages spécialisés. Pour sa part, l'éditrice Dalila Nadjem des éditions Dalimen a appelé à "définir le statut juridique" des distributeurs du livre, puisque cette activité, tout comme l'édition et la diffusion souffre encore, a-t-elle mentionné, d'un "flou juridique" et de "confusions au niveau du registre de commerce". Cette clarification des statuts juridiques des différents métiers du livre permettrait, selon l'éditrice, "d'assainir le marché du livre et d'en sécuriser les transactions". Ces tables rondes consacrées aux distributeurs et aux libraires, préludent aux journées d'étude sur les métiers du livre, prévues à Alger les 19 et 20 novembre pour les éditeurs et les distributeurs, et les 3 et 4 décembre prochain pour les libraires, ainsi que l'a rappelé Hassen Bendif, directeur du Centre national du livre (Cnl). Les libraires demandent la création d'une centrale d'achat Des libraires algériens demandent avec insistance la création d'une base de donnée et d'une centrale d'achat à même de faciliter la commercialisation du livre estimant que cette corporation est "isolée" des autres métiers du livre. Réunis autour d'une table ronde organisée, vendredi à Alger, par le 19e Salon international du livre d'Alger (Sila), et consacrée aux préoccupations des libraires, des professionnels ont demandé l'installation d'une "base de donnée informatique" régulièrement mise à jour par les éditeurs et "financée par des abonnements" reversés par les deux corporations, comme proposé par Salim Bouali, libraire à Tlemcen. Le libraire, rejoint par Malika Sadek (libraire à Alger), estime que cette base de données pourrait par la suite évoluer vers une réelle centrale d'achat qui peut clarifier et régir les transaction commerciales, minimiser les déplacement chez les éditeurs et réduire les pertes de temps. Cette proposition a été favorablement accueillie par les quelques distributeurs et libraires présents qui y voient une "solution à la faiblesse du réseau de distribution et de promotion du livre". Accompagnée d'un outil de gestion informatique de la librairie ce projet devrait libérer les libraires des "difficultés d'approvisionnement" et leurs permettrait de se consacrer à "l'animation de leurs espaces et à leurs lecteurs", estime Salim Bouali. Comme prévu par le loi sur les activités du marché du livre adoptée en 2013 en Conseil des ministres, les libraires participants ont renouveler leur demande de se voir "attribuer une partie du marché institutionnel". Au sujet de cette loi, les libraires ont sollicité le Hassen Bendif, directeur du Centre national du livre (Cnl) pour une journée d'information sur ce texte. Le directeur du Cnl a, quant à lui, annoncé que le centre devrait initier une rencontre avec des professionnels étrangers de la commercialisation du livre en plus d'un "appui aux libraires" en matière "d'équipement de gestion". Participant à cette table ronde des libraires comme Ali Bey et Omar Cheikh ont annoncé la réactivation prochaine de l'Association des libraires algériens (Aslia) afin de mieux défendre les intérêts de la corporation. Le directeur du Cnl a par ailleurs annoncé la tenue de journées d'études sur les métiers du livre, prévues à Alger les 19 et 20 novembre pour les éditeurs et les distributeurs, et les 3 et 4 décembre prochain pour les libraires. Cependant, cette rencontre dédiée aux préoccupations des libraires s'est démarquée par le manque de points de vue d'autres professionnels du livre (éditeurs et distributeurs), abscents à cette table ronde. Ouvert le 30 octobre dernier, le 19e Sila doit fermer ses portes samedi.