Importance - Le rôle de la librairie dans la promotion et le développement des métiers du livre, à savoir édition, distribution....a fait, hier, l'objet d'un débat au Centre national de presse d'El Moudjahid. «La librairie est un passeur de textes et d'émotions dans une activité de proximité qui prend parfois la dimension de service public, dans la mesure où l'on peut considérer que le bon libraire n'a pas seulement une relation de vente avec le lecteur, mais un rapport, la plupart du temps, privilégié avec lui étant donné qu'il connaît les centres d'intérêt de tout un chacun et que s'établit avec le lecteur tout un faisceau de relations humaines et de confiance», a déclaré Hassen Bendif, directeur du Centre national du livre. Il ajoute que le libraire «joue un rôle primordial au même titre que l'éditeur et le bibliothécaire». M'hand Smaïl, de la librairie générale d'El Biar, a, pour sa part, expliqué que le libraire doit se conformer au marché, c'est-à-dire se contenter de l'offre éditoriale nationale et celle des importateurs. Par ailleurs, l'orateur, qui a estimé que la librairie peut contribuer à la promotion du livre grâce aux ventes dédicaces, a souligné l'importance, voire la nécessité, de la formation au métier de libraire, en prenant exemple sur la récente ouverture à l'université d'Alger d'un mastère des métiers du livre.Il a, par ailleurs, plaidé pour une labellisation des librairies sur la base d'un recensement et de critères précis, afin que les surfaces de vente des livres ne soient pas détournées de leur vocation. Par ailleurs, M'hand Smaïl a déploré le manque de librairies dans la capitale. «Il est regrettable de voir qu'il y a très peu de librairies à Alger», déplore-t-il, et d'expliquer : «Cela est dû, en partie, à la difficulté qu'ont certains libraires à louer un local à 400 000 ou 600 000 DA». Abondant dans le même sens, Hassen Bendif, pour qui le travail de libraire est une activité permanente, a, de son côté, regretté que le nombre actuel de librairies se résume à 250. «Il faudrait attribuer à chaque commune une librairie parce que le métier de libraire est en danger car ces espaces rares sont souvent mis en position de concurrence déloyale», a-t-il préconisé. C'est ainsi que les professionnels du livre ont appelé à la nécessité, voire à l'urgence, de réhabiliter la librairie – donc l'ensemble de la profession – dans le circuit du livre par une réglementation contraignante applicable aux réseaux de distribution et d'importation. Hassen Bendif et Mhand Smaïl ont alors proposé de mettre en place des dispositifs contraignant importateurs et distributeurs à fournir les librairies en premier lieu. Le CNL à la rescousse du libraire Créé en 2009 par le ministère de la Culture, le Centre national du livre a pour objectif de remédier à la problématique du livre et celle, en outre, de la librairie, affirme Hassen Bendif . Il précise : «Le CNL travaille actuellement à résoudre les problèmes inhérents au livre.» Bendif annonce en outre, le lancement d'une étude nationale sur le lectorat algérien menée par le centre afin d'établir des statistiques sur la réalité de la lecture en Algérie, en se basant notamment sur les données fournies par les libraires, principaux vis-à-vis des lecteurs. «Le Centre national du livre a pour objectif de soutenir l'industrie du livre en contribuant au développement du secteur notamment en matière de distribution», a-t-il ajouté, et de poursuivre : «Le marché institutionnel doit être doté de budgets et les distributeurs devraient s'adresser directement à lui pour ne pas mettre les librairies dans une situation de mort lente. Il faudrait, en deuxième lieu ,jouer sur les rabais qui doivent suivre une réglementation fixe afin d'intervenir sur la marge bénéficiaire.»