L'exploitation commerciale du gaz de schiste algérien est prévue pour l'année 2022 avec une production avoisinant les 20 milliards de m3, a affirmé dimanche à Alger, le P-dg du groupe Sonatrach, Saïd Sahnoun. "Nous comptons entamer la phase-pilote de l'exploitation des ressources non conventionnelles en 2019 avec la perspective de mettre ce potentiel en production à partir de 2022", a déclaré M. Sahnoun lors de son intervention à la 9ème édition du sommet nord-africain du pétrole et du gaz qui se tient du 7 au 9 décembre à Alger. Sonatrach prévoit également le renforcement de ses capacités de production de gaz de schiste grâce à l'intensification des investissements dans ce domaine pour atteindre les 30 milliards de m3 à l'horizon 2025-2027, a encore avancé le même responsable dans son exposé intitulé "les perspectives de développement de la Sonatrach à moyen terme". Selon M. Sahnoun, des efforts soutenus ont été consacrés ces dernières années pour évaluer le potentiel en hydrocarbures non conventionnels, à travers particulièrement la coopération avec des compagnies internationales spécialisées dans ce domaine. Les ressources techniquement récupérables en matières de gaz de schiste sont estimées à près de 700 Tcf (1Tcf=1 trillion de pieds cubes), a-t-il noté. Le P-dg de Sonatrach a également évoqué le débat suscité sur la question de l'impact de l'exploitation des ressources non conventionnelles sur l'environnement. Il a souligné, en outre, que les efforts de l'Algérie pour développer son potentiel des hydrocarbures non conventionnels visent la sécurisation de l'approvisionnement du marché national et la satisfaction de ses engagements en tant que fournisseur "fiable" du marché européen. A rappeler que lors de sa réunion de mai dernier sous la présidence de chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, le conseil des ministres avait approuvé une communication du ministre de l'Energie par laquelle ce dernier avait sollicité l'accord pour l'exploitation des formations argileuses et schisteuses. Ce dossier a été présenté conformément à la nouvelle loi sur les hydrocarbures de 2013 qui conditionne l'exploration et l'exploitation des schisteux à l'approbation du Conseil des ministres lequel a, ainsi, donné son aval pour le lancement des procédures requises en direction des partenaires étrangers. Les premières indications disponibles laissent entrevoir des capacités nationales "appréciables" en gaz et huile de schiste ainsi que des perspectives "prometteuses" en terme de quantités récupérables, avait précisé le conseil des ministres. Pour confirmer le potentiel commercial de ces ressources, l'Algérie a besoin de mener un programme de forage de 11 puits, étalés sur une période allant de 7 à 13 ans. L'Algérie est classée au 3ème rang mondial, juste après la Chine et l'Argentine, en termes de réserves de gaz de schistes récupérables, selon un rapport mondial du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves des hydrocarbures non conventionnels. Le DoE a évalué ces réserves à 19.800 milliards de m3, situées essentiellement dans les bassins de Mouydir, Ahnet, Berkine-Ghadames, Timimoun, Reggane et de Tindouf. Le président Bouteflika avait instruit le gouvernement à veiller à ce que la prospection et, plus tard, l'exploitation des hydrocarbures schisteux soient menées en permanence avec le souci de préserver les ressources hydriques et de protéger l'environnement.