Une opération portant modernisation des systèmes de signalisation sera prochainement lancée à travers l'ensemble du réseau ferroviaire du pays, a annoncé, mardi à Oran, le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). "La totalité du réseau ferroviaire national sera équipée de solutions technologiques de pointe permettant la gestion du trafic des trains de grande vitesse par détection satellitaire", a précisé M. Yacine Bendjaballah lors d'un forum international sur la sécurité ferroviaire. "Cette initiative est d'autant plus importante qu'elle coïncide avec le lancement des Lignes à grande vitesse (LGV, 220 km/h) à l'instar de la future liaison entre Oran et la frontière Ouest du pays", a expliqué le DG de la SNTF. "Les équipements nécessaires seront bientôt réceptionnés en vue de l'implémentation de la nouvelle solution dite "ERTMS" (European Rail Traffic Management System ou Système européen de surveillance du trafic ferroviaire), laquelle compte deux types (1 et 2) selon le niveau de densité de trafic spécifique à chaque zone", a fait savoir M. Bendjaballah. "Il s'agit d'un acquis très important pour l'Algérie, sachant que nombre de pays européens n'en disposent pas encore", a-t-il souligné, rappelant que le programme de modernisation de la SNTF cible l'électrification de tout le réseau ferroviaire national à l'horizon 2025. Le système ERTMS permet la détection par satellite de tous les trains sur la ligne et transmet les informations nécessaires vers la cabine de conduite, indiquant au conducteur la vitesse précise à suivre. Si la vitesse dépasse celle indiquée par le système, le train est stoppé automatiquement. La formation des personnels constitue également un axe majeur du programme de modernisation, a fait valoir le DG de la SNTF, signalant à ce titre le projet de création d'une Ecole nationale dédiée à tous les métiers ferroviaires, et ce, à la faveur d'un accord de partenariat avec la société homologue SNCF (France). Le forum international, tenu sous le thème générique "La Sécurité ferroviaire et l'apport des technologies nouvelles, levier de performance", a réuni plus de 150 participants algériens et étrangers (Libye, Maroc, Tunisie, Autriche, France et Italie). "La SNTF s'attelle à apporter une nouvelle technologie au niveau du réseau national tout en tenant compte des perspective d'avenir", a fait observer M. Bendjaballah en citant la future ligne à grande vitesse transmaghrébine qui implique la mise en place d'un "système d'exploitation standard au niveau du corridor commun aux pays concernés (Algérie, Libye, Maroc, Tunisie)". De son côté, le directeur du projet de LGV Oran-Tlemcen, Abdelkader Becharef, a fait savoir que l'état d'avancement des travaux est de 54 % et que la future liaison s'étend sur 132 km via Oued Tlelat (sud-est d'Oran) et Sidi Bel-Abbès. Un autre tronçon de 66 km est prévu pour relier Tlemcen à la frontière Ouest. M. Becharef, qui dirige ce projet pour le compte de l'Agence nationale des études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF), a indiqué que la LGV Oran-Tlemcen comprend 51 ouvrages (viaducs) d'une longueur totale de 17 km et un tunnel de 640 mètres. Certains ouvrages sont qualifiés d'exceptionnels, dont un viaduc unique au monde de par sa hauteur élevée à 130 mètres sur une longueur de 1,8 km, a-t-il fait savoir. Pour sa part, le directeur régional de la SNTF, Ali Zitouni, a affirmé que la ligne Oran-Béchar, à l'arrêt depuis l'endommagement de la plateforme provoquée par les dernières crues des oueds de Béchar, sera rouverte après étude précise de la situation, menée actuellement par une entreprise spécialisée.