Le ministère de la Culture "s'apprête à engager en 2015 une réflexion" sur la procédure de la ratification de la convention de l'Unesco relative à la protection et à la promotion de la diversité des expressions culturelles, a affirmé lundi à Alger la ministre de la Culture, Nadia Labidi. Dans un entretien à l'APS, la ministre de la Culture a relevé l' "urgence de déposer les instruments juridiques", une procédure "très attendue" d'ailleurs par les artistes algériens, a-t-elle ajouté. Un des principes directeurs de cette convention -adoptée par l'organisation onusienne en 2005 et qui reconnaît la spécificité du produit culturel- est de "réaffirmer l'importance du lien entre culture et développement (...) surtout pour les pays en développement et d'encourager les actions menées au plan national et international pour que soit reconnue la véritable valeur de ce lien". En ratifiant la convention, les pays sont tenus, entre autres, d'adopter des mesures réglementaires pour la "protection de la diversité des expressions culturelles" et "fournir aux industries culturelles nationales un accès véritable aux moyens de production, de diffusion et de distribution des activités, biens et services culturels, et à accorder des aides financières publiques...". La convention de l'Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles a été ratifiée par 133 Etats. L'Algérie n'a pas encore déposé les instruments de ratification en dépit du décret présidentiel 09-270 du 30 août 2009 portant ratification de cette même convention. Patrimoine culturel: la loi 98-04 appelée à être revue ALGER - La loi relative à la protection du patrimoine culturel de 1998 sera révisée pour mettre en conformité le texte avec les "réalités du terrain" et les "engagements internationaux" de l'Algérie, a affirmé lundi à Alger la ministre de la Culture, Nadia Labidi. Dans un entretien à l'APS, la ministre de la Culture a indiqué que des "réajustements" seront introduits dans la loi 98-04 sur la protection du patrimoine culturel, notamment en matière de "qualification des architectes" spécialisés dans la réhabilitation et la restauration des biens culturels. Pour la ministre, il est nécessaire de mettre en place une commission chargée de "revoir les conditions d'habilitation" des architectes et de "créer des partenariats" avec les grandes écoles de formation dans ce domaine. Elle a justifié les retards dans la réalisation des projets de réhabilitation des sites comme la Casbah d'Alger, la vieille médina de Constantine ou les ksours du sud algérien par la rareté des bureaux d'étude spécialisés et d'architectes agréés dont le nombre est jugé "insuffisant". En matière de protection des biens culturels, Nadia Labidi a insisté sur "la nécessité d'établir un nouvel inventaire des biens culturels en Algérie", en précisant que cette opération était "déjà en cours". Il est également "urgent" que le ministère de la Culture, dépositaire de la protection du patrimoine, introduise les "dispositions juridiques relatives à l'archéologie préventive" qui doit accompagner les grands chantiers d'infrastructure afin de protéger les vestiges archéologiques enfouis, a par ailleurs dit la ministre. Nadia Labidi a également exprimé la volonté de son département "de créer une synergie" autour de cet aspect afin de "protéger les biens culturels sans gêner ou bloquer les grands chantiers."