ABEBA- L'Algérie s'associe pleinement aux efforts de l'Union africaine (UA) et de la communauté internationale visant à instaurer le dialogue et de la réconciliation en Libye, loin de toute ingérence étrangère, a indiqué mercredi à Addis-Abeba le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. "L'Algérie s'associe pleinement aux efforts de l'Union africaine et de la communauté internationale visant à accompagner les frères libyens sur la voie du dialogue et de la réconciliation", a indiqué M. Lamamra dans son interventions sur la situation libyenne lors la 2e réunion ministérielle du Groupe international de contact sur la Libye sous l'égide de l'UA. "Il est évident que toute solution durable à la crise ne peut être que le fait des Libyens eux-mêmes, loin de toute ingérence ou interférence étrangère", a ajouté M. Lamamra qui conduit la délégation algérienne à la 26ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine (UA). Il a rappelé dans ce cadre, que l'Algérie a répondu favorablement aux "sollicitations des parties libyennes pour les aider à réunir les conditions d'un dialogue susceptible de forger les contours d'une solution globale et durable", soulignant que cela permettra au pays de renouer avec la stabilité et de "tourner définitivement cette page tourmentée de son histoire". Il a fait observer aussi que le Groupe des pays voisins de la Libye, qui est né en mai dernier à Alger, a confié à l'Algérie la responsabilité de coordination de sa commission des Affaires sécuritaires. "Mon pays s'acquitte de cette responsabilité avec foi et détermination, dans la discrétion et l'efficacité, pour promouvoir un dialogue inclusif et une réconciliation nationale effective", a réaffirmé le chef de la diplomatie algérienne. Il a en outre précisé que les efforts de l'Algérie qui "bénéficient de l'appui des pays voisins et des partenaires internationaux de la Libye, convergent avec ceux du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Libye de Bernardino Léon, auquel elle apporte son "plein soutien". "C'est ainsi que l'Algérie a appelé les parties libyennes à s'engager loyalement et de bonne foi au dialogue initié par M. Bernardino Léon afin de hâter une solution à la crise", a encore indiqué M. Lamamra. Le ministre a relevé que la crise libyenne constitue une "préoccupation majeure" pour la paix et la sécurité régionale et internationale, précisant que cette situation interpelle aussi bien les Libyens, que les pays voisins et la communauté internationale dans son ensemble. "Dans un contexte régional fragilisé par la menace du terrorisme et le crime transnational organisé, la situation en Libye constitue une source d'insécurité supplémentaire et un obstacle devant une lutte efficace contre le terrorisme", a-t-il dit. Le ministre a rappelé à ce propos que depuis le début de la crise, l'Algérie n'a cessé de mettre en garde contre le risque que fait peser cette crise sur l'unité du peuple et du territoire Libyen, mais aussi sur sa propre sécurité nationale et celle des autres pays voisins. "C'est ainsi que tout au long de ces années de crise, et par devoir de solidarité envers le peuple libyen qui nous a soutenu durant notre guerre de libération nationale, l'Algérie n'a ménagé aucun effort pour aider les frères libyens à parvenir à une solution politique consensuelle", a-t-il dit, soulignant qu'il s'agit d'une solution qui préserve l'unité et l'intégrité territoriale du pays ainsi que la cohésion de son peuple. Revenant sur les fondamentaux sur lesquels se base la démarche algérienne, M. Lamamra a indiqué que l'Algérie avait entrepris des contacts avec toutes les parties afin de rapprocher les points de vue et baliser la voie devant un dialogue inclusif à l'exclusion des groupes terroristes reconnus comme tels. Il a fait savoir que cette démarche s'inscrit dans une perspective de "solution politique, unique voie susceptible de répondre aux attentes et aspirations du peuple frère libyen, à vivre dans la paix et la sécurité". "L'objectif de ce processus est de ramener les parties libyennes à souscrire à des fondamentaux qui serviront de base à la négociation à savoir, le respect de l'unité et de l'intégrité territoriale, l'engagement à édifier un Etat moderne, la lutte contre le terrorisme et le rejet de toute ingérence d'où qu'elle vienne dans les affaires intérieures", a-t-il conclu. Les travaux de la deuxième réunion du Groupe international de contact pour la Libye (GIC-L) ont débuté mercredi à Addis-Abeba (Ethiopie) avec la participation de l'Algérie.