L'extension de l'oléiculture à travers le territoire national nécessite une organisation interprofessionnelle en mesure de mettre sur le marché un produit répondant aux normes de qualité internationales, a préconisé, mardi, le directeur de l'Institut de l'arboriculture fruitière et vigne (Itafv), Mahmoud Mendil. "La base productive s'élargit davantage en raison de la rentabilité de l'investissement dans cette activité. Mais nous ne pouvons pas continuer à produire sans avoir une organisation capable de mettre sur le marché des produits oléicoles de qualité", a souligné M. Mendil lors d'un séminaire tenu à Alger et consacré à la qualité des produits oléicoles. Si l'activité oléicole a dépassé sa zone traditionnelle pour s'étendre à plusieurs régions du pays y compris au grand sud, elle reste, cependant, limitée quant il s'agit d'aller vers les marchés extérieurs qui sont de plus en plus importants", selon lui. La multiplication des acteurs engendrée par l'extension de cette culture exige la mise en place d'un conseil national oléicole où seront représentées toutes les partie concernées y compris le consommateur. "L'objectif de cette organisation interprofessionnelle est d'arriver à mettre sur le marché un produit consommable de point de vue de la qualité à des prix accessibles pour le consommateur et récupérer la place de l'Algérie dans le concert des nations", a-t-il résumé. Selon les statistiques de l'Itafv, l'oléiculture nationale a enregistré, entre 1999 et 2014, une croissance de 130% en terme de superficie passant de 165.000 hectares (ha) à 380.000 ha, tandis que la production est passée de 19.000 tonnes d'huile à 45.000 tonnes, avec des pics atteignant 74.000 tonnes. L'entrée en production des nouvelles plantations (215.000 ha) devrait hisser la production à 120.000 tonnes d'huile à l'horizon 2020. Quant à la production d'olives de table, elle est passée de 80.000 tonnes sur la période 1990-1999 à 200.000 tonnes actuellement et devrait atteindre 300.000 tonnes en 2020. Pour répondre aux besoins de normalisation, le secteur prévoit de mettre en place quatre laboratoires d'analyse d'huile d'olive, une nécessité recommandée par le Conseil oléicole international (COI) dont l'Algérie est membre fondateur. "La normalisation constitue un enjeu et un défi tout comme l'organisation interprofessionnelle, d'autant que l'oléiculture algérienne dispose d'un potentiel et une énorme opportunité sur le marché", a estimé l'Algérien Amar Assabah, directeur exécutif adjoint du COI, dans son intervention à ce séminaire. Le marché mondial des produits oléicoles, qui représente une production de trois millions de tonnes, est en croissance constante, selon le directeur exécutif de ce conseil international, Jean Louis Barjol. Plus d'un million de tonnes d'huile est consommé annuellement par les pays de l'UE, suivis par les Etats-Unis avec 300.000 tonnes/an et d'autres consommateurs potentiels comme le Canada, le Japon et l'Australie. Bien qu'elle représente 13% en valeur du marché mondial des huiles végétales, l'huile d'olive n'occupe que 3% de la consommation mondiale des huiles, selon M. Barjol qui a aussi relevé les pratiques frauduleuses pour frelater l'huile d'olive avec les autres huiles végétales. Le COI oeuvre à respecter les normes de qualité édictées par les pays membres et lutte contre la fraude. L'Espagne est le premier producteur mondial de l'huile d'olive avec 45% de la production mondiale, suivi par l'Italie, la Grèce et la Turquie.