Unies), - Le Conseil de sécurité de l'ONU a publié dimanche une déclaration unanime de soutien au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, en lutte contre les miliciens chiites Houthis, lors d'une réunion d'urgence à New York. Dans leur déclaration, les 15 pays membres agitent une vague menace de sanctions contre les Houthis, comme il l'ont déjà fait en vain à de nombreuses reprises depuis le début de la crise yéménite. Ils y réaffirment "leur engagement ferme en faveur de l'unité et de la souveraineté" du pays. Selon l'émissaire de l'ONU au Yémen Jamel Benomar qui s'est adressé au Conseil par vidéo-conférence depuis le Qatar, le pays s'achemine vers "une guerre civile" et risque la "dislocation". Dans sa déclaration, le Conseil "soutient la légitimité du président Abd Rabbo Mansour Hadi" et appelle tous les acteurs de cette crise à "s'abstenir de toute action qui nuirait à cette légitimité" et à l'unité du Yémen. Il appuie les efforts de médiation du Conseil de coopération du Golfe, et notamment sa proposition de tenir une conférence à Ryadh, ainsi que celles, jusqu'ici infructueuses mais qui doivent "accélérer", de M. Benomar. Il appelle également "tous les Etats membres à s'abstenir de toute ingérence qui attiserait le conflit et aggraverait l'instabilité", une référence apparente mais implicite à l'Iran qui soutient les Houthis. Le président Hadi est pour sa part appuyé par les monarchies sunnites du Golfe, dont l'Arabie saoudite. Il "condamne les actions unilatérales menées par les Houtis" et les menace, s'ils ne relâchent pas l'emprise qu'ils ont désormais sur une bonne partie du pays, de "prendre de nouvelles mesures", un euphémisme pour désigner des sanctions, sans plus de précisions. En novembre dernier, le Conseil avait sanctionné, par un gel d'avoirs et une interdiction de voyager, l'ex-président Ali Abdallah Saleh, allié des Houthis, et deux responsables de la milice chiite, sans aucun effet. Condamnant une nouvelle fois les récents attentats contre des mosquées, revendiqués par le groupe Etat islamique, ainsi que les raids aériens menés contre le palais présidentiel et l'aéroport d'Aden, les membres du Conseil se disent inquiets "de la capacité d'al-Qaïda dans la péninsule arabique de profiter de la détérioration de la situation". Le conflit s'est étendu dimanche au Yémen avec la prise par des miliciens chiites de l'aéroport de Taëz, ville qui ouvre la voie vers Aden (sud) où est retranché le président Hadi. Des combats avaient opposé jeudi à Aden partisans et adversaires de M. Hadi au sein des forces de sécurité tandis qu'une série d'attentats-suicide anti-Houthis vendredi à Sanaa et revendiqués par l'EI faisaient 142 morts, forçant les Etats-Unis a évacuer leur personnel encore dans le pays, dont des militaires. Cette réunion d'urgence du Conseil avait été réclamée par le président Hadi. Il réclamait du "son intervention urgente", la prise de sanctions et une résolution contraignante, et non une simple déclaration.