Les Nations unies ont dénoncé lundi la poursuite par Israël de la colonisation et les violations des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés, qui minent les perspectives de paix et fragilisent une solution à deux Etats, palestinien et israélien. "Les violations des droits de l'homme" en Cisjordanie, y compris El-Qods-Est occupées, sont à "la fois la cause et la conséquence de l'occupation militaire et de la violence actuelle, dans un processus cyclique ayant de plus larges implications pour la paix et la sécurité dans la région", a déclaré lundi la Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Flavia Pansieri. Lors d'un exposé devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, Mme Pansieri a relevé que la création de nouvelles colonies et leur élargissement dans le cadre de l'occupation israélienne sont au centre de nombreuses violations des droits de l'homme en Cisjordanie occupée. Ces colonies "fragmentent le paysage palestinien et restreignent la liberté" tout en fragilisant le droit des Palestiniens à l'autodétermination, qui est "au cœur" de la solution à deux Etats. "La violence des colons suscite un climat d'impunité et la réponse des autorités n'est pas adéquate", a ajouté la Haut-Commissaire adjointe. Elle a estimé que l'agression militaire israélienne de cinquante jours à Ghaza l'été 2014 qui avait provoqué la mort de 2.200 Palestiniens dont des femmes et des enfants, faisait partie d'une troisième escalade "alarmante" des hostilités des forces d'occupation en sept ans, les Palestiniens de Ghaza continuant à en ressentir les conséquences dévastatrices. La Haut-Commissaire adjointe a insisté sur l'importance de la lutte contre l'impunité afin de briser le cycle de violences, de violations des droits de l'homme et pour éviter de nouvelles violations. "A la lumière de l'impunité persistante concernant les opérations passées, des doutes demeurent concernant la volonté des autorités israéliennes de garantir la reddition des comptes", a-t-elle dit. Les Palestiniens entendent déposer dès le 1er avril à la Cour pénale internationale (CPI) leurs premières accusations de "crimes de guerre" contre des dirigeants israéliens. Elle a ajouté que la perspective de l'implication de la CPI pourrait susciter des améliorations en matière de mécanismes de lutte contre l'impunité. La commission devait présenter ses premières conclusions de l'enquête sur l'agression israélienne contre Ghaza, lundi. Mais les enquêteurs de l'ONU ont demandé à repousser la publication de leur rapport à juin 2015 en raison de la démission début février du président de la commission, le juriste canadien William Schabas. Les autorités d'occupation israélienne ont toujours refusé de collaborer avec la commission d'enquête de l'ONU, lancée peu après l'agression israélienne. Israël a des relations conflictuelles avec le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies et n'a pas hésité à boycotter ses travaux, après que le Conseil eut décidé en mars 2012 de lancer une enquête sur les conséquences des implantations israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.