Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a estimé mardi que Yémen "semble être au bord de l'effondrement total". "La situation au Yémen est extrêmement alarmante, avec des dizaines de civils tués au cours des quatre dernier jours (...). Le pays semble être au bord de l'effondrement total", a déclaré M. Zeid, cité dans un communiqué. Depuis le 27 mars, au moins 93 civils ont été tués et 364 blessés à Sanaa, Saada, Dhale, Hudayda et Lahj, selon le Haut-Commissariat. En outre, des centaines de personnes ont fui les violences à Sanaa, Sa'sa et Dhale. M. Zeid s'est dit "choqué" par la frappe lundi sur le camp de déplacés d'Al-Mazrak (nord-ouest), qui accueille quelque 4.000 personnes. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui travaille dans ce camp, cette attaque a fait au moins 40 morts et 200 blessés. Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a pour sa part établi que 19 personnes sont décédées et 35 blessées, dont 11 enfants. M. Zeid a également condamné les attaques menées par les brigades affiliées aux Houthis, notamment contre des hôpitaux. Une coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite a déclenché jeudi une intervention militaire au Yémen en menant des frappes aériennes contre les Houthis et leurs alliés, qui contrôlent la capitale Sanaa et avançaient vers le fief du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Au sommet des chefs d'Etat arabes réunis à Charm el Cheikh en Egypte, le souverain saoudien Salmane Ben Abdel Aziz a affirmé que l'opération aérienne impliquant neuf pays arabes se poursuivrait jusqu'au "rétablissement de la sécurité" au Yémen, plongé dans un chaos total.