Le ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib, a préconisé, lundi à Gyeongju (Corée du sud), la mise en place d'un traité africain pour une gestion concertée des ressources hydriques transfrontalières afin de contribuer à la stabilité dans le continent. "La gestion des ressources en eau transfrontalières revêt une importance primordiale" pour le continent africain et constitue un "axe principal" dans le programme de travail du Conseil des ministres africains de l'eau (AMCOW), qui privilégie la création d'un environnement favorable à la gestion durable et concertée des eaux partagée, a indiqué M. Necib lors d'une session inter-régionale organisée à l'occasion du 7ème Forum mondial de l'eau qui se tient du 12 au 17 avril dans les deux villes sud-coréennes, Gyeongju et Daegu. Le ministre a, à cet effet, mis en garde sur le risque de "tensions" entre les pays africains qui partagent des ressources hydriques transfrontalières en raison surtout de la forte demande engendrée, en grande partie, à la croissance démographique et aux changements climatiques. Ainsi, le partage des connaissances, l'échange d'informations et la mise en oeuvre de projets communs pourraient constituer les premières étapes d'un processus de coopération régionale qui débouchera à un traité pour la gestion concertée de ces ressources, a affirmé M. Necib. Le ministre, qui assure la vice-présidence de l'AMCOW, a souligné, dans ce sens, que les eaux partagées devraient "offrir plus d'opportunités de coopération que de conflits" dans un continent doté de 80 bassins fluviaux et d'une quarantaine de système aquifères partagés. Dans ce sens, la signature en mars dernier par l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie de la déclaration de principe relative au projet du barrage "la Renaissance" sur le Nil a été saluée par M. Necib. Cet aboutissement, a-t-il considéré, "ouvre de nouveaux horizons à la coopération et au renforcement des liens de bon voisinage entre les trois pays et au développement de tous les pays du bassin du Nil dans un esprit d'équité et de solidarité". Par ailleurs, un accent particulier a été mis, lors de cette session du Forum, sur la nécessité de la mise en place d'un mécanisme de partage des ressources en eau dans le monde arabe en s'inspirant des expériences réussies en la matière. Les représentants des pays arabes se sont également mis d'accord pour l'adoption d'une démarche commune en vue de protéger le droit de l'accès à l'eau et à l'assainissement pour les populations arabes, notamment dans les territoires palestiniens occupés.