La deuxième réunion du dialogue pour le règlement de la crise politico-sécuritaire en Libye s'est achevée mardi à Alger par la réalisation d'"avancées importantes", rendues possible grâce à la coopération "intense" et "précieuse" de l'Algérie, qui ne cesse de prospecter toutes les voies pour sortir la Libye du chaos, à travers une solution choisie par les Libyens eux-mêmes. Les négociations ayant regroupé, deux jours durant, les dirigeants de partis et des militants politiques libyens, ont permis l'analyse du document (présenté par l'ONU), qui a suscité une "grande convergence", a indiqué le chef de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (UNSMIL), Bernardino Léon. Les parties libyennes, malgré le fait d'avoir travaillé dans un contexte complexe lié à l'aggravation de la crise dans leur pays, ont, à travers les avancées importantes enregistrées, envoyé un "message fort" à la communauté internationale et au peuple libyen, qui aspirent à un dénouement de la crise, à commencer par la formation d'un gouvernement d'union nationale et la lutte antiterroriste. Pour M. Léon, même s'il reste des divergences sur certains aspects du document débattu, les grands principes du texte sont déjà acceptés et "il faudra maintenant travailler sur les détails". Ce résultat, a expliqué le responsable onusien, est "un message très fort envoyé aux autres voies de négociation". En effet, les cinq partis politiques présents à ce dialogue étaient pratiquement d'accord sur 90% des thèmes abordés, s'est félicité le chef de l'Unsmil, ce qui marque selon les parties au dialogue une "dynamique" pour la recherche d'une solution politique à la crise qui secoue la Libye. D'importantes avancées grâce au rôle de l'Algérie C'est dans la foulée des résultats positifs réalisés que le rôle de l'Algérie a été mentionné par le représentant de l'Onu, en présence du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. "C'est grâce au rôle de l'Algérie et d'autres pays qui sont aussi très engagés. Mais je souligne le rôle très spécial que l'Algérie joue et je pense que la meilleure évidence de ce rôle est la tenue aujourd'hui de cette réunion", a déclaré M. Léon. A la même occasion, M. Messahel, qui a exprimé l'attachement de l'Algérie à la signature "le plus tôt possible" d'un accord accepté de tous afin d'ouvrir une nouvelle page en Libye, a réitéré la disposition de d'Alger à abriter d'autres rounds du dialogue inter-libyen. "Je remercie l'appui, la coordination et la coopération intense et précieuse de l'Algérie sans laquelle ce processus de paix n'aurait pas pu arriver à ce point car nous pensons être près d'une solution politique pour la Libye", a dit, pour sa part, M. Léon, dans le même contexte. Si la première réunion, les 10 et 11 mars dernier à Alger, avait dégagé une ferme volonté de juguler la crise par le dialogue politique inclusif, à l'exception des groupes terroristes reconnus en tant que tels, ce deuxième rendez-vous a nourri l'espoir quant à une solution politique "proche" sur la base d'un accord qui sera "écrit". La réunion d'aujourd'hui a été consacrée à l'examen d'un exposé et à l'étude d'un document élaboré par l'Onu dans le but de trouver une solution politique globale à la crise en Libye, ainsi qu'au suivi des travaux réalisés par les autres groupes de travail, dont les parlementaires, la société civile, les groupes armés et les tribus. Les participants ont également passé en revue la situation sur le terrain en Libye, qui, a alerté M. Léon, est "préoccupante" à cause de l'usage des armes et de la recrudescence de la violence. "La guerre qui continue en Libye menace de déstabiliser le pays et toute la région", a-t-il mis en garde. Outre, l'Algérie, pays facilitateur du dialogue, qui se tient sous la conduite de l'Onu, étaient présents aux pourparlers libyens, les représentants de pays voisins de la Libye, de l'Union européenne (UE), des Etats Unis, de la Russie et de la Chine. Cette présence représente un soutien à cette action visant le retour de la stabilité en Libye, ont souligné les participants au dialogue, qui, a-t-on indiqué, a donné une grande importance aux volets relatifs à la formation d'un gouvernement d'union nationale et aux arrangements sécuritaires. Les parties libyennes réunies à Alger en mars dernier avaient rejeté toute forme d'ingérence étrangère et pris l'engagement de trouver une solution politique à la crise pour préserver la souveraineté de la Libye, son unité nationale et son intégrité territoriale. Elles s'étaient opposées à toute forme de terrorisme en Libye et condamné les groupes terroristes appelés "Daesh", "Ansar el Charia" et "El Qaïda", soulignant l'importance de conjuguer les efforts pour lutter contre ce fléau. "Une solution politique qui mettra fin à la division et le chaos contribuera grandement aux efforts de la lutte antiterroriste", avait affirmé la Déclaration adoptée par les participants à la première réunion d'Alger. Par Aïssa RABIA