La promotion de la sécurité collective dans l'espace sahélo-saharien est un "défi commun" qu'il est "impératif" de relever, en vue de "mieux" combattre le terrorisme, l'extrémisme et la criminalité transnationale sous toutes ses formes, a indiqué mercredi à Alger le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smaïl Chergui. "La promotion de la sécurité collective dans l'espace sahélo-saharien, conformément aux dispositions pertinentes de l'Architecture africaine de paix et de sécurité, est un défi commun que nous avons l'impératif de relever, en vue de mieux combattre le terrorisme, l'extrémisme violent et la criminalité transnationale sous toutes ses formes", a déclaré M. Chergui à l'ouverture des travaux de la 7ème réunion des chefs de services de renseignements et de sécurité de la région sahélo-saharienne. "Faut-il encore le répéter, il n'y pas d'alternative à la coopération et à l'effort collectif face à la menace terroriste et criminelle", a-t-il insisté, soulignant que l'UA "continuera d'assumer pleinement le rôle qui est le sien dans cette entreprise". "Il s'agit d'œuvrer à mettre les populations de la région sahélo-saharienne à l'abri de la peur pour qu'elles puissent concentrer toute leur énergie et leur génie à l'amélioration de leurs conditions d'existence", a-t-il expliqué. Evoquant la situation dans la région, M. Chergui s'est félicité de l'évolution des pourparlers inclusifs inter-maliens qui ont abouti au paraphe, le 1er mars 2015, par le gouvernement malien et les mouvements de la plate-forme d'Alger, de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, au terme de la cinquième phase des négociations ouvertes depuis juillet 2014. Il a ajouté qu'il convenait "maintenant" de poursuivre les efforts en vue d'"amener la Coordination des mouvements de l'Azawad à se joindre à l'accord qui, pour l'UA, est un compromis équilibré prenant en compte les préoccupations dans uns et des autres, dans le cadre des principes définis dans la feuille de route du 24 juillet 2014, et présente également des garanties novatrices quant à sa mise en œuvre". S'agissant de la situation sécuritaire, qui reste encore une "source de préoccupation" avec la recrudescence des attaques terroristes contre les populations civiles et les forces internationales", tous les efforts "doivent être conjugués pour renforcer la MINUSMA, conformément à la résolution 2164 de 2014 et aux recommandations de la réunion ministérielle de Niamey du 5 novembre 2014". Sur le front de la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram, il a indiqué que des "progrès notables ont été enregistrés, grâce aux efforts conjoints des autres pays de la région (Cameroun, Niger, Tchad, Bénin) en appui à l'action du Nigeria, dans le cadre de la Commission du Bassin du Lac Tchad". Il a relevé, dans ce cadre, que l'élection présidentielle, tenue le 28 mars 2015, a été une "source de grande fierté pour notre continent tout entier", soulignant que cette élection "a permis au peuple du Nigeria de montrer la maturité de son système démocratique, en mesure de produire une alternance politique à l'issue d'élections libres et transparentes". M. Chergui a indiqué, par ailleurs, que la situation politique et sécuritaire en Libye restait encore "une source de graves préoccupations" pour les pays de la région, précisant que l'UA, en étroite coopération avec les pays voisins de la Libye et en coordination avec la communauté internationale, en particulier les Nations unies, poursuivait ses efforts en vue d'un règlement pacifique négocié au conflit libyen, "sachant qu'il ne peut y avoir de solution militaire à cette crise", a-t-il précisé. Au sujet de la situation du Burkina Faso, M. Chergui a indiqué que la transition "poursuivait son cours", soulignant que "malgré certains défis inhérents à un tel processus, nous pouvons compter sur le sens des responsabilités et la retenue des acteurs politiques pour la mener à son terme avec la tenue d'élections présidentielles et législatives en octobre 2015". Des défis encore à relever... M. Chergui a indiqué que des défis "restent encore à relever dans le cadre de nos efforts collectifs pour améliorer la situation sécuritaire dans la région sahélo-saharienne". Il a indiqué que la tenue du premier sommet des pays participants aux processus de Nouakchott, le 18 décembre 2014, a été l'occasion pour les chefs d'Etat et de gouvernement de la région d'"évaluer le chemin parcouru depuis le lancement du processus et de donner de nouvelles orientations quant à la voie à suivre pour le renforcement de la coopération sécuritaire". M. Chergui a salué, par ailleurs, l'Algérie qui, en accueillant cette réunion, "a réaffirmé, encore une fois, son engagement constant pour la promotion de la paix et de la sécurité sur notre continent, s'agissant en particulier des menaces que sont le terrorisme et la criminalité transnationale organisée", soulignant que l'UA est "reconnaissante envers l'Algérie pour son rôle central dans les efforts de lutte contre ces fléaux". Cette réunion, qui se tient dans le cadre du processus de Nouakchott, a vu la participation de l'Algérie, des représentants du Niger, du Nigeria, du Tchad, du Sénégal, de Côte d'Ivoire, de Guinée, de Libye, du Mali, du Burkina Faso et de la Mauritanie, ainsi que des organisations régionales et internationales.