Une opération de dépistage précoce de l'autisme sera lancée prochainement au niveau des centres de protection maternelle infantile et des centres intermédiaires de santé mentale d'Oran, a annoncé mercredi le chef de service prévention à la direction de la santé et de la population. Cette opération de dépistage, qui a pour socle la formation ciblant les médecins, les psychologues, les sages-femmes, puéricultrices et personnels des structures de santé de la wilaya d'Oran, débutera au plus tard au mois de juin, a indiqué à l'APS Dr Larbi Deharib, en marge d'une rencontre ayant pour thème "L'autisme parle, c'est le moment de l'écouter". Tout en rappelant que plusieurs réunions ont eu lieu pour élaborer un programme de formation en santé mentale, il a annoncé également la mise en place d'un réseau médico-psychiatrique en santé mentale associant les parents pour une meilleure prise en charge de l'autisme. "L'autisme n'est pas une maladie psychiatrique", a affirmé Pr. Abdellah Stambouli, neurophysiologue et ancien chef de servie au CHU Oran, dans sa communication sur les difficultés de prise en charge de l'autisme, soulignant que les parents qui découvrent un manque de réactivité chez leur enfant doivent lui faire un dépistage précoce. Le chef de centre d'intermédiation et de santé mentale à l'EPSP "Front de mer" d'Oran, Dr. Samira Senhadri a insisté, dans son intervention, sur la prise en charge de la souffrance et le mal-être de l'enfant autiste, déclarant que "la prestation de service doit prendre en charge la personne de façon globale. Il s'agit d'un être humain qui a des besoins médicaux, psychologiques et sociaux". Dr. Yamina Bouregab, coordinatrice de santé scolaire à l'établissement public de santé de proximité (EPSP) "Front de mer" a appelé à la formation des auxiliaires de vie pour accompagner l'enfant autiste dans sa scolarité, dans le cadre de l'inter-sectorialité et la multidisciplinarité. Dans sa communication "La famille, première productrice des soins", le sociologue et chercheur au Groupe d'anthropologie de santé (GRAS) d'Oran, Abdelkrim Aouari a mis l'accent sur la formation des équipes de santé mentale dans la pluridisciplinarité, plaidant pour un système charge pour développer la thérapie de famille. Plusieurs propositions ont été faites par les participants à cette rencontre, organisée mercredi à l'Institut de technologie de santé publique (ITSP) d'Oran, par l'établissement public de santé de proximité "Front de mer" en partenariat avec la direction de la santé et de la population. Parmi les propositions, la création d'un centre spécialisé de diagnostic, d'évaluation et de prise en charge des autistes à Oran et sa dotation de moyens d'information et de documentations.