Le phénomène de radicalisation à travers le monde et dans la sous région du Sahel, en particulier la stabilité de toute une région déjà fragilisée, a déclaré Hiroute Guebre Sellassie, Envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU, lors d'une réunion de haut niveau sur la lutte contre la radicalisation, dont les travaux se poursuivaient mardi à Niamey (Niger). "Le phénomène de radicalisation constitue un défi majeur et complexe qui menace, non seulement l'intégrité des Etats, mais aussi la stabilité de toute une région déjà fragilisée, à différent degré, par une multitude de crises", a déclaré Mme Hiroute Guebre Sellassie, Envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU pour le Sahel, à l'ouverture des travaux de la réunion, prévue sur quatre jours. Mme Guebre Sellassiea, à cette occasion, plaidé pour une action commune pour "lutter efficacement" contre ce phénomène et ses conséquences, notamment l'extrémisme violent et le terrorisme. Pour la représentante de Ban Ki-moon, les situations en Libye, au Mali ou encore au Nigeria démontrent de la "détermination" de mouvements extrémistes de vouloir imposer la terreur comme "modus operandi" pour asseoir leur pouvoir et réaliser leurs objectifs au prix de dégâts humanitaires incommensurables. Après avoir affirmé que le processus de radicalisation menant à l'extrémisme violant s'appuie sur divers facteurs et contingences politiques, socio-économiques et culturels, elle a constaté que le phénomène renforce, inéluctablement, dans une région qui continue de connaître des défis sécuritaires et de développement majeurs tels que "le crime organisé transfrontalier, le trafic de drogue, le chômage endémique et les conditions de vie difficile pour les populations". Mme Guebre Sellassie a ajouté que les connexions "confirmées ou supposées" entres des mouvements extrémistes opérants dans la région du Sahel et le crime organisé transfrontalier et le trafic de drogue, constituent "une réelle menace et rend la situation d'autant plus complexe". Ainsi pour faire face à ce fléau, elle a plaidé pour la prévention et la lutte contre la radicalisation et son corollaire l'extrémisme violent dans la région du Sahel, soulignant que l'urgence d'agir contre ce phénomène menaçant et de "se doter d'outils et mécanismes régionaux innovants pour le contrecarrer". "Nous devons, ensemble, aller au-delà de l'analyse et agir pour protéger des populations vulnérables et assurer une meilleure sécurité dans la région", a-t-elle dit, avant d'ajouter que la lutte contre la radicalisation nécessitera "une coordination des efforts en matière de sécurité et un renforcement des capacités", notamment en matière de "prévention avec pour objectif de trouver des alternatives à l'extrémisme violent pour les populations vulnérables." Ces alternatives, selon la responsable onusienne, seront à même de contrecarrer la stratégie des groupes terroristes qui faudra combattre en intégrant "des aspects de gouvernance et de développement dans la recherche d'une solution durable par les pays de la région." Enfin, elle a réaffirmé la préoccupation commune et la nécessité de traiter la menace, en élaborant "une feuille de route audacieuse qui proposera des moyens et des mécanismes, incluant les aspects sécuritaires, de gouvernance et de développement, capables de lutter contre la radicalisation et l'extrémisme violent". En ce sens, a-t-elle conclu, les Nations Unies continueront de soutenir les pays touchés par ce phénomène et apporteront leur concours aux initiatives régionales et internationales susceptibles de favoriser un cadre cohérent et efficace pour lutter contre la radicalisation et l'extrémisme violent. La réunion de Niamey se penche sur la problématique d'actualité brûlante de la radicalisation menant à l'extrémisme violent. Elle se déroule avec la participation des cinq pays membres du G5 Sahel que sont le Burkina Faso, le Mali, le Tchad, la Mauritanie et le Niger, en présence de représentants des partenaires au développement, dont l'Union Européenne, Onu, France, Espagne et le Japon.